3-27 juillet 2007
Pakistan. Regain d'activité des islamistes
Le 3, à Islamabad, des affrontements qui font seize morts opposent les forces de l'ordre aux étudiants islamistes radicaux retranchés depuis plusieurs mois dans la Mosquée rouge.
Le 4, plus d'un millier d'occupants de la mosquée et des écoles coraniques voisines évacuent les lieux. Des centaines d'autres demeurent à l'intérieur.
Le 8, les autorités affirment qu'un « groupe extrémiste » lié à l'organisation terroriste Al-Qaida a pris le contrôle de la mosquée.
Le 10, après l'échec de pourparlers, l'armée donne l'assaut à la Mosquée rouge où de nombreux étudiants des écoles coraniques sont encore retenus de force par les radicaux.
Le 11, le responsable religieux qui dirigeait l'occupation, Abdul Rashid Ghazi, est tué. Le bilan officiel de l'assaut s'élève à quatre-vingt-six morts, dont onze militaires. Vingt-quatre personnes au total avaient été tuées au cours de la semaine précédente.
Le 11 également, le numéro deux d'Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, appelle les Pakistanais à la guerre sainte contre le président Pervez Moucharraf.
Le 12, le président Moucharraf, dans un discours télévisé, s'engage à éradiquer l'« extrémisme et le terrorisme ».
Les 14 et 15, au Waziristan, la zone tribale frontalière de l'Afghanistan, une série d'attentats-suicides visant les forces de l'ordre fait près de soixante-dix morts.
Le 15, les talibans pakistanais présents au Waziristan dénoncent l'accord conclu en septembre 2006 avec les autorités par lequel ils s'engageaient à cesser leurs activités en échange du retrait de l'armée dans ses casernes.
Le 17, à Islamabad, un attentat-suicide fait au moins seize morts parmi les partisans du Parti du peuple pakistanais de Benazir Bhutto, qui venaient soutenir Iftikhar Mohammed Chaudhry, ancien président de la Cour suprême et opposant au président Moucharraf. La capitale n'avait pas connu un attentat de cette ampleur depuis dix ans.
Le 17 également, les autorités américaines publient un rapport de leurs agences de renseignement affirmant qu'Al-Qaida a constitué un « sanctuaire » dans la zone tribale du nord-ouest du Pakistan et dénonçant l'échec de la politique antiterroriste menée par le président Moucharraf.
Le 20, la Cour suprême déclare illégale la suspension de son président ordonnée en mars par le chef de l'État. Iftikhar Mohammed Chaudhry est réinstallé à la tête de l'institution.
Le 22, le directeur du renseignement national américain, Mike McConnell, déclare que le chef d'Al-Qaida, Oussama ben Laden, se trouve « dans la région tribale du Pakistan » – information que dément Islamabad.
Le 23, le gouvernement pakistanais réaffirme son opposition à toute frappe américaine contre les positions d'Al-Qaida au Pakistan.
Le 27, un nouvel attentat-suicide fait quatorze morts à Islamabad.