3-27 mars 2021
Birmanie. Répression meurtrière du mouvement de contestation
Le 3, la répression par l’armée des manifestants qui contestent le coup d’État militaire survenu en février fait trente-huit morts dans la journée.
Le 10, au terme de cinq jours de négociations, le Conseil de sécurité de l’ONU condamne « fermement », à l’unanimité, « l’usage de la violence contre les manifestants pacifiques » en Birmanie et demande la « libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement ».
Le 14, des manifestants, qui accusent la Chine de soutenir la junte, donnent l’assaut à des usines textiles chinoises dans la zone industrielle de Hlaing Thar Yar proche de Rangoon. Une cinquantaine d’entre eux sont tués par les forces de l’ordre.
Le 14 également, le Comité représentatif du Pyidaungsu Hluttaw (CRPH), qui regroupe des élus de l’opposition entrés en résistance, estime « légal » de « se défendre » contre la police et l’armée. De son côté, l’ancien président du Sénat Mahn Win Khaing Than, membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui a été nommé vice-chef de l’État par le CRPH, appelle les Birmans à se « battre la main dans la main pour établir l’unité d’une démocratie fédérale », exigence défendue par les minorités ethniques du pays – Mahn Win Khaing Than appartient à l’ethnie karen.
Le 15, le ministère des Affaires étrangères chinois appelle les parties au « dialogue à l’intérieur du cadre constitutionnel et légal », sans dénoncer la junte.
Le 26, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine, qui rencontre le chef de la junte Min Aung Hlaing à Naypyidaw, qualifie la Birmanie d’« alliée loyale et partenaire stratégique » de la Russie.
Le 27, traditionnel « jour des forces armées » dans le pays, plus de cent manifestants sont tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.