3-27 octobre 1996
Russie. Limogeage d'Alexandre Lebed sur fond de lutte pour le pouvoir
Le 3, le président Eltsine reçoit, pour la première fois depuis juillet, le général Lebed qu'il accuse de « se brouiller avec tout le monde ».
Le 13, Alexandre Lebed promet de soutenir la candidature du général Korjakov, ancien chef de la garde personnelle du président Eltsine, limogé en juin, au siège de député à la Douma laissé vacant par sa nomination à la tête du Conseil de sécurité. Les querelles s'enveniment à la tête de l'État en l'absence du président Eltsine qui se prépare à subir une importante opération du cœur.
Le 15, le général Lebed critique le projet du ministre de la Défense, le général Rodionov, de réduire les effectifs des forces aéroportées, principal soutien, au sein des forces armées, du secrétaire du Conseil de sécurité.
Le 16, le ministre de l'Intérieur Anatoli Koulikov accuse sans en apporter la preuve le général Lebed de fomenter un « coup d'État » au sein des forces armées.
Le 17, le président Eltsine accuse le général Lebed d'avoir commis « une série d'erreurs inadmissibles » et le démet de ses fonctions à la tête du Conseil de sécurité. Le principal artisan de la chute d'Alexandre Lebed est Anatoli Tchoubaïs, chef de l'administration présidentielle. Ce limogeage est largement approuvé par la classe politique.
Le 21, le président Eltsine annonce la création d'un nouvel organe consultatif regroupant le chef de l'État – remplacé par Anatoli Tchoubaïs durant sa maladie –, le Premier ministre et les présidents des deux chambres, dont le président communiste de la Douma. Ses opposants dénoncent la « régence » mise en place par le chef de l'administration présidentielle.
Le 27, le général Korjakov est exclu des forces armées par un décret présidentiel.