3-28 février 2009
Madagascar. Durcissement de la crise politique
Le 3, Andry Rajoelina, qui mène depuis le 26 janvier un mouvement de protestation antigouvernemental, est démis de ses fonctions de maire d'Antananarivo par le ministère de l'Intérieur.
Le 7, refusant sa destitution, Andry Rajoelina prend la tête d'une « Haute Autorité de transition », censée remplacer le pouvoir en place, et désigne son propre Premier ministre, Roindefo Monja. Le même jour, il organise une marche rassemblant plusieurs milliers de ses partisans en direction du palais présidentiel; celle-ci est violemment réprimée par la garde présidentielle, qui tire sans sommation, tuant une trentaine de personnes et faisant plus de deux cents blessés.
Le 10, tandis que les deux parties acceptent d'ouvrir le dialogue sous l'égide de l'O.N.U., Andry Rajoelina nomme les quatre premiers ministres de son futur gouvernement de transition et appelle à une journée « ville morte » pour le lendemain.
Le 10 également, les partisans de Marc Ravalomanana se rassemblent dans le stade d'Antananarivo pour réclamer l'arrestation du chef de la contestation.
Le 16, les forces de sécurité déployées dans la capitale interdisent à des milliers de manifestants l'accès aux ministères, empêchant ainsi Andry Rajoelina d'installer ses ministres dans les bâtiments. De violentes échauffourées font plusieurs blessés.
Le 21, le président Ravalomanana et Andry Rajoelina se rencontrent pour la première fois depuis le début des hostilités, à l'initiative des Églises. Ils s'engagent à cesser les provocations et les violences, ainsi que les rassemblements et les « arrestations à caractère politique ».
Le 28, Andry Rajoelina appelle à une grève générale nationale à compter du 2 mars. Cette annonce consacre l'échec des négociations, qu'il a rompues trois jours auparavant en raison de l'absence du président à la quatrième rencontre prévue entre les deux parties pour mettre un terme au conflit.
