3-28 novembre 1988
Algérie. Approbation par référendum du programme de réformes
Le 3, douze millions d'Algériens sont appelés à se prononcer par référendum sur les amendements constitutionnels instituant la séparation des pouvoirs entre le chef de l'État et le Premier ministre. 92,27 p. 100 des électeurs se prononcent pour le « oui », tandis que le taux de participation atteint 83,08 p. 100. Ces résultats représentent un important succès personnel pour le président Chadli après les émeutes d'octobre.
Le 5, le président Chadli Bendjedid nomme Kasdi Merbah Premier ministre. Celui-ci présente, le 9, un gouvernement largement rénové : sur les vingt-deux ministres, il y a treize nouveaux venus.
Le 19, le programme du nouveau Premier ministre est adopté par l'Assemblée populaire nationale (A.P.N.), par 268 députés sur les 291 présents, après plusieurs jours de débats. Un impôt sur la fortune est envisagé pour faire face aux augmentations salariales.
Les 27 et 28, le VIe congrès ordinaire du F.L.N. se tient à Alger. Dans son discours d'ouverture, le président Chadli brosse un tableau sans complaisance de la situation économique et sociale du pays et propose un ensemble de réformes, dont la création d'un Conseil constitutionnel. Après deux jours de débats, ses propositions sont adoptées, ainsi que les nouveaux statuts du F.L.N., qui consacrent la séparation du parti et de l'État : un poste de président est créé en plus du poste de secrétaire général ; le bureau politique est supprimé et un tiers des places du comité central est réservé à la base. Sans qu'il soit question de multipartisme, le parti se transforme en Front, capable de regrouper plusieurs tendances. Le président Chadli est élu président du F.L.N. et désigné candidat unique à l'élection présidentielle du 22 décembre. À cette date, il obtiendra sa réélection pour un troisième mandat, avec 81,17 p. 100 des suffrages exprimés contre 95,36 p. 100 en 1984.