3-28 novembre 2008
Plans de relance
Le 3, la Commission européenne publie des prévisions de croissance en baisse: ramenées à 1,2 p. 100 au titre de 2008 pour la zone euro comme pour l'ensemble des pays de l'U.E. les augmentations du produit intérieur brut (P.I.B.) devraient être respectivement de 0,1 p. 100 et 0,2 p. 100 en 2009.
Le 5, le gouvernement allemand adopte un plan de relance de 31 milliards d'euros sur deux ans. Celui-ci comprend notamment des incitations fiscales à l'investissement, des aides à la rénovation des logements, des investissements dans les infrastructures routières et ferroviaires, des aides fiscales au remplacement des véhicules polluants.
Le 6, la Banque centrale européenne annonce une baisse d'un demi-point de son taux directeur, à 3,25 p. 100.
Le 6 également, le Fonds monétaire international (F.M.I.) estime que les pays développés, à l'exception du Canada, seront en récession sur la totalité de l'année 2009, pour la première fois depuis 1945.
Le 9, le Premier ministre chinois Wen Jiabao annonce l'adoption d'un plan de soutien à l'activité d'un montant équivalant à 455 milliards d'euros sur deux ans. De 11,9 p. 100 en 2007, la croissance chinoise devrait être réduite à 9,7 p. 100 en 2008 et 9,3 p. 100 en 2009, selon le F.M.I.
Le 12, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, qui avait soutenu en septembre la création d'un fonds public d'apurement des créances bancaires douteuses d'un montant de 700 milliards de dollars, décide de consacrer cette somme à l'acquisition par l'État d'une partie du capital des banques en difficulté, de façon à garantir leur capacité de prêt.
Le 13, l'Organisation de coopération et de développement économique prévoit que les économies des pays industrialisés ne retrouveront leur potentiel de croissance qu'à partir de la seconde moitié de 2010.
Le 14, en France, l'Institut national de la statistique et des études économiques annonce une croissance en hausse de 0,14 p. 100 au troisième trimestre. Le pays, qui avait connu au deuxième trimestre une baisse du P.I.B. de 0,3 p. 100, évite ainsi la récession, définie par deux trimestres successifs d'évolution négative. Au troisième trimestre, onze des pays de l'U.E. enregistrent un taux de croissance négatif (notamment — 0,5 p. 100 en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie) et cinq dont l'Allemagne, l'Italie et l'Irlande entrent en récession.
Le 15, à Washington, les chefs d'État et de gouvernement des vingt principales puissances économiques participent à un sommet décidé en octobre pour débattre de la réforme du système financier. Ils se disent « déterminés à renforcer [leur] coopération et à travailler ensemble pour restaurer la croissance mondiale et réaliser les réformes nécessaires dans les systèmes financiers mondiaux ». D'une part, ils appellent à stimuler la demande interne par des mesures budgétaires; d'autre part, ils donnent mission à leurs ministres des Finances de préparer un plan visant à renforcer la transparence et la responsabilité des marchés financiers, à promouvoir leur régulation, à améliorer leur contrôle prudentiel, à garantir leur intégrité ainsi qu'à renforcer la coopération internationale et à réformer les institutions financières internationales.
Le 17, la banque américaine Citigroup annonce son intention de licencier au cours des prochains mois 52 000 des 352 000 personnes qu'elle emploie dans le monde. Les États-Unis ont perdu, en un an, plus de 1,2 million d'emplois, dont quelque 520 000 en septembre et octobre 2008.
Le 18, aux États-Unis, les autorités financières annoncent un recul de 2,8 p. 100 des prix à la production en octobre, illustrant la menace de déflation qui pèse sur les économies développées.
Le 20, le gouvernement letton adopte le principe d'une demande d'aide au F.M.I.
Le 23, le gouvernement américain annonce l'adoption d'un plan d'aide d'urgence à la banque Citigroup dont l'action a chuté de 86,5 p. 100 depuis janvier. Il s'engage à garantir 306 milliards de dollars d'actifs douteux et injecte 20 milliards de dollars dans le capital de la banque, en plus des 25 milliards déjà apportés.
Le 24, le gouvernement britannique présente son plan de relance, d'un montant de 23,5 milliards d'euros d'ici à 2011. Celui-ci prévoit notamment une baisse du taux de T.V.A. de deux points et demi, à 15 p. 100.
Le 25, Henry Paulson annonce un plan de financement du crédit par la Réserve fédérale d'un montant de 800 milliards de dollars, dont 600 milliards doivent être consacrés à la consolidation des établissements de refinancement du crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac.
Le 26, la Commission européenne propose aux États de l'Union d'adopter un plan de relance de 200 milliards d'euros – soit 1,5 p. 100 du P.I.B. européen –, dont 170 milliards à répartir entre les Vingt-Sept et 30 milliards à financer par le budget communautaire et la Banque européenne d'investissement. Ce plan doit servir à financer des mesures « temporaires », « ciblées » et « coordonnées », en vue de « stimuler la demande », « préserver l'emploi » et « restaurer la confiance ».
Le 27, le gouvernement espagnol annonce son intention de contribuer au plan de relance européen à hauteur de 11 milliards d'euros, soit 1,1 p. 100 du P.I.B. national.
Le 28, le gouvernement italien annonce un plan de relance de 4 à 5 milliards d'euros, soit moins de 0,5 p. 100 du P.I.B. national.