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3-28 octobre 1992

Russie. Marchandages politiques avant la réunion du Congrès des députés

Le 3, le bloc centriste de l'Union civique, qui représente notamment le complexe militaro-industriel, fait part au président russe Boris Eltsine des conditions de son soutien au Congrès des députés de Russie qui soit s'ouvrir le 1er décembre. Il exige une orientation plus « dirigiste » des réformes économiques, et propose une liste de membres de l'équipe présidentielle à limoger. Sur cette liste, qui ne comprend pas le Premier ministre Egor Gaïdar, figurent notamment les noms du secrétaire d'État Guennadi Bourboulis, éminence grise de Boris Eltsine, ainsi que ceux du chef de la diplomatie Andreï Kozyrev et du ministre de l'Information Mikhaïl Poltoranine.

Le 24, à moins d'une semaine de l'ouverture du Congrès des députés de Russie, où les conservateurs sont majoritaires, Boris Eltsine multiplie les gestes de conciliation en direction de ceux-ci. Il réclame une pause de douze à dix-huit mois dans la confrontation politique et limoge Egor Iakovlev, directeur de la télévision, réputé pour son non-conformisme.

Le 25, le président russe accepte la démission du ministre de l'Information Mikhaïl Poltoranine – réformateur libéral – et, le 26, il supprime la fonction de secrétaire d'État de Guennadi Bourboulis – également libéral –, qui est nommé chef des conseillers présidentiels.

Le 26 également, opérant une volte-face, Egor Gaïdar présente devant le Parlement, dominé par les conservateurs, un programme économique « anticrise » dont sont exclues la plupart des propositions de l'Union civique, qui durcit aussitôt sa position.

Le 27, le Parlement demande d'inclure dans ce programme des mesures dirigistes.

Le 28, Boris Eltsine envisage la création d'un mouvement de soutien à sa politique, destiné à appuyer le courant réformateur, qui est peu représenté dans les organes législatifs.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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