3-29 août 1987
Iran - Irak. Manœuvres, concentrations navales et reprise des attaques de pétroliers dans le Golfe
Le 3, l'Iran avertit que tous les navires doivent rester hors de ses eaux territoriales dans le Golfe et la mer d'Oman pendant que les gardiens de la révolution effectuent des manœuvres navales. Ces manœuvres durent jusqu'au 7 et paralysent le trafic maritime. Elles donnent lieu à un impressionnant déploiement de force.
Le 8, un deuxième convoi de trois pétroliers koweïtiens réimmatriculés aux États-Unis franchit le détroit d'Ormuz en direction du Koweït, escorté par la marine américaine. Le 10, l'Irak rompt la trêve qu'il observait depuis vingt-cinq jours dans ses raids contre des installations pétrolières en territoire iranien en bombardant cinq champs pétrolifères et la raffinerie de Tabriz. Bagdad annonce que la reprise de ses attaques aériennes est due au refus de Téhéran d'apporter une réponse claire à la résolution du Conseil de sécurité de l'O.N.U. du 20 juillet ordonnant un cessez-le-feu.
Le 10 également, le Texaco Caribbean, un pétrolier battant pavillon panamáen et appartenant à une compagnie américaine, qui transportait du pétrole iranien heurte une mine dans le golfe d'Oman.
Le 11, alors que cinq autres mines sont découvertes en mer d'Oman, la France et la Grande-Bretagne décident l'envoi de chasseurs de mines pour protéger leurs bâtiments croisant dans cette région. Quatre chasseurs de mines britanniques et trois français appareilleront le 17 séparément en direction du Golfe. L'envoi de ces navires de guerre occidentaux suscite des mises en garde et des menaces de représailles de la part des dirigeants iraniens.
Le 19, trois nouveaux pétroliers américano-koweïtiens pénètrent dans le Golfe et arrivent sans encombre le 21 à Koweït avec leur escorte américaine.
À partir du 29, après une interruption de plus de six semaines, l'aviation irakienne recommence à attaquer des pétroliers et des terminaux iraniens dans le Golfe. Bagdad juge scandaleux que Téhéran ait profité de la trêve pour augmenter considérablement ses exportations pétrolières et donc ses ressources financières. Il demande au Conseil de sécurité d'adopter des sanctions contre Téhéran qui n'applique toujours pas le cessez-le-feu. L'Iran réplique par des attaques de représailles contre des navires marchands dans le Golfe. En quelques jours, une quinzaine de bateaux de commerce sont touchés soit par l'aviation irakienne soit par la marine iranienne.