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3-29 août 1988

Birmanie. Nomination de Maung Maung à la présidence de la République et poursuite des manifestations

Le 3, le général Sein Lwin, au pouvoir depuis le 26 juillet, proclame l'état d'urgence et la loi martiale à Rangoun, la capitale, à la suite de violentes manifestations. Les manifestants non seulement réclament des mesures économiques et le retour au multipartisme, mais protestent également contre l'arrestation de l'ancien général Aung Gyi, figure importante de l'opposition.

À partir du 8, une grève générale est déclenchée et des manifestations quotidiennes ont lieu à Rangoun. Elles sont sévèrement réprimées par l'armée, qui n'hésite pas à tirer pour disperser les émeutiers.

Le 12, le général Sein Lwin renonce à ses fonctions de chef du parti et de l'État. Le bilan officiel de cinq jours d'affrontements entre l'armée et les étudiants est d'environ cent morts, mais des sources diplomatiques indiquent qu'il y aurait plus de trois mille morts. Cette sanglante répression a rendu le général Sein Lwin si impopulaire (il est surnommé le « boucher de Rangoun ») qu'il a été contraint par ses pairs de céder le pouvoir. Apparemment, c'est toujours l'ancien président Ne Win qui prend les décisions importantes en coulisse.

Le 19, Maung Maung, ministre de la Justice, est nommé président de la République et chef du Parti du programme socialiste, le parti unique. C'est le premier civil à la tête de l'État depuis le coup d'État du général Ne Win en 1962, mais c'est un fidèle de ce dernier. Cette désignation ne calme pas l'agitation : de gigantesques manifestations sont organisées à Rangoun ainsi que dans plusieurs villes du pays et une grève générale est déclenchée le 22. De nombreux religieux bouddhistes s'associent aux protestations et réclament, comme les étudiants, le rétablissement de la démocratie.

Le 24, le président Maung Maung, cédant à la pression de la rue, propose l'organisation d'un référendum sur le multipartisme. Mais les manifestants ne désarment pas et réclament le départ de Maung Maung.

Le 29, l'opposition se regroupe dans une Ligue pour la démocratie et la paix présidée par Mahn Win Maung, un ancien chef de l'État, mais dont le véritable leader est U Nu, le dernier Premier ministre birman démocratiquement élu. Alors que la grève générale se poursuit, ce dernier annonce le 31 que les deux tiers des villes sont désormais aux mains de la population.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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