3-29 avril 2011
Syrie. Développement du mouvement de contestation et de la répression
Le 3, le ministre de l'Agriculture Adel Safar est nommé au poste de Premier ministre, à la suite de la démission du gouvernement en mars. Un nouveau cabinet chargé de mener à bien les réformes annoncées par les autorités en mars sera désigné le 14.
Le 4, Mohammad Khaled al-Hanousse est nommé gouverneur de Deraa, fief de la contestation, en remplacement de Fayçal Kalthoum, limogé en mars après qu'il a fait réprimer avec brutalité des manifestations.
Le 7, les autorités accordent la nationalité syrienne à quelque trois cent mille Kurdes vivant dans le pays et jusqu'alors apatrides.
Le 7 également, le pouvoir accorde le droit aux institutrices de porter le niqab, en vue de satisfaire les habitants, en majorité sunnites conservateurs, des villes de Baniyas et de Homs.
Le 8, des manifestations massives se déroulent dans plusieurs villes du pays. À Deraa, leur répression fait plus de vingt morts.
Le 13, la ville d'Alep, dans le nord du pays, est à son tour gagnée par la contestation.
Le 21, le président al-Assad lève l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis 1963.
Le 22, des manifestations massives sont sévèrement réprimées. Les affrontements font des dizaines de morts dans le pays. Ces violences suscitent de vives réactions de la part de la communauté internationale.
Le 25, les forces de sécurité appuyées par des blindés commandés par le général Maher al-Assad, frère du chef de l'État, assiègent Deraa.
Le 27, la Chine et la Russie empêchent l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité de l'O.N.U. condamnant le régime de Bachar al-Assad pour la répression des manifestations.
Le 29, la répression de la « journée de la colère », organisée par les opposants au régime en solidarité avec les habitants de Deraa, fait des dizaines de morts. En réaction, les États-Unis adoptent des sanctions économiques à l'encontre du général Maher al-Assad, du chef de la sûreté intérieure de la région de Deraa, Atif Najib, et du chef des renseignements généraux syriens, Ali Mamlouk – ces deux derniers étant des cousins du président al-Assad. Les O.N.G. de défense des droits de l'homme estiment à près de cinq cents le nombre de morts depuis le début des troubles en mars.