3-29 février 2020
France. Examen du projet de loi de réforme des retraites
Le 3, les députés entament l’examen en commission du projet de loi de réforme des retraites qui suscite un fort mouvement de contestation depuis décembre 2019. Quelque vingt-deux mille amendements au projet ont été déposés, dont plus de dix-neuf mille émanent du groupe La France insoumise (LFI) – son président Jean-Luc Mélenchon déclare « assumer [faire] de l’obstruction ». L’opposition dénonce les conditions d’examen du texte, la durée limitée des débats, la présence dans la réforme de vingt-neuf ordonnances et l’absence de précision sur le financement de la réforme.
Le 6, une journée nationale d’action contre la réforme des retraites rassemble cent vingt et un mille manifestants dans le pays – selon le ministère de l’Intérieur –, à l’appel de l’intersyndicale.
Le 17 débute l’examen du texte à l’Assemblée. C’est la version du gouvernement qui est débattue, la commission spéciale n’ayant pas examiné la totalité des amendements. Le nombre de ceux-ci s’élève à présent à quarante et un mille, déposés principalement par LFI et le Parti communiste. L’examen du texte est soumis à une procédure accélérée, le gouvernement souhaitant un vote en première lecture avant les élections municipales du 15 mars et une adoption définitive avant le début du mois de juillet.
Le 20, quatre-vingt-douze mille manifestants participent à une nouvelle journée nationale d’action.
Le 29, Édouard Philippe annonce la décision du gouvernement de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de loi de réforme des retraites. Les groupes LFI, socialistes et communistes déposent une motion de censure. Le groupe Les Républicains fait de même.