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3-29 juin 2011

Grèce. Adoption d'un nouveau plan de rigueur

Le 3, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, évoque la possibilité qu'« un financement supplémentaire soit accordé à la Grèce en échange de conditions strictes », après que le Premier ministre grec Georges Papandréou lui a présenté de nouvelles mesures d'économies et un plan de privatisations. Les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (B.C.E.) et du F.M.I. jugeaient trop lente l'application du plan d'ajustement adopté en mai 2010 en échange de l'octroi d'une aide financière de 110 milliards d'euros.

Le 9, le Conseil des ministres approuve, au terme de longs débats, le plan de rigueur présenté par Georges Papandréou. Ce dernier fait face à la résistance de son parti, le P.A.S.O.K., et à celle de la population grecque. À la suite de la grève générale du 11 mai – la deuxième de l'année –, des milliers de personnes « indignées » se rassemblent quotidiennement depuis le 25 mai sur la place Syntagma, à Athènes, ainsi que dans d'autres villes du pays, pour exprimer leur hostilité à la classe politique.

Le 15, tandis que les syndicats organisent une troisième journée de grève générale contre le plan d'austérité du gouvernement, le mouvement des « indignés » appelle à former une chaîne humaine autour du Parlement, à Athènes. La journée est marquée par de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Le 17, Georges Papandréou annonce un remaniement ministériel dans le but de resserrer son gouvernement en vue de ressouder sa majorité parlementaire, après avoir proposé en vain au chef de l'opposition conservatrice, Antonis Samaras, président de la Nouvelle Démocratie, la constitution d'un cabinet d'union nationale.

Le 17 également, Berlin rejoint la position de Paris et de la B.C.E. en acceptant le principe de la participation volontaire, et non pas imposée, des établissements financiers privés au second plan d'aide à la Grèce. L'Allemagne préconisait jusque-là un rééchelonnement de la dette grecque en forçant le secteur privé, détenteur d'une partie de celle-ci, à échanger ses titres contre des obligations à plus longue durée. La B.C.E., soutenue par la France, s'y opposait en raison du risque de défaut de paiement d'Athènes et de contagion à d'autres pays de la zone euro.

Le 20, les ministres des Finances de la zone euro annoncent que le versement de la cinquième tranche – 12 milliards d'euros – du prêt accordé à la Grèce en mai 2010 sera conditionné à l'adoption du nouveau plan d'austérité par le Parlement grec avant la fin du mois.

Le 21, Georges Papandréou obtient un vote de confiance du Parlement, où le P.A.S.O.K. détient la majorité absolue, sans toutefois parvenir à rallier l'opposition, ni de droite ni d'extrême gauche.

Le 28, sitôt nommée à la tête du F.M.I., Christine Lagarde lance un appel à la responsabilité de l'opposition grecque au sujet du vote du plan de rigueur présenté par le gouvernement Papandréou.

Le 28 également, de violents affrontements opposent manifestants et policiers à Athènes, alors que les syndicats ont appelé à une nouvelle grève générale de deux jours.

Le 29, le Parlement adopte le plan d'austérité du gouvernement à une courte majorité (155 voix pour, 138 voix contre), tandis que les rues d'Athènes sont le théâtre de nouvelles scènes de violence. Les mesures gouvernementales, rejetées par l'opposition, prévoient 28,4 milliards d'euros d'économies supplémentaires d'ici à 2015 et comprennent un programme de privatisations de 50 milliards d'euros.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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