3-29 novembre 1990
Bulgarie. Démission du Premier ministre Andreï Loukanov
Le 3, l'Union des forces démocratiques (U.F.D.), principale force d'opposition, rassemble quarante mille personnes dans les rues de Sofia pour réclamer la démission du gouvernement dirigé par Andreï Loukanov et ne comprenant que des membres du Parti socialiste (P.S.B., ex-communiste). L'U.F.D., qui refuse de participer à un cabinet de coalition, se déclare prête à prendre la relève malgré la situation économique de plus en plus préoccupante.
Le 15, à l'initiative de l'U.F.D., un amendement constitutionnel, adopté par 278 voix contre 3, abolit le caractère « populaire » de la République bulgare, un an après la chute de Todor Jivkov. Les jours suivants, de nouvelles manifestations, rassemblant chaque fois plusieurs dizaines de milliers de personnes à Sofia, réclament la démission du gouvernement d'Andreï Loukanov.
Le 26, le syndicat indépendant Podkrepa lance un mot d'ordre de grève générale pour obtenir le départ du Premier ministre. La situation de ce dernier devient critique lorsque la fédération syndicale officielle se joint au mouvement, au risque de paralyser le pays tout entier.
Le 29, Andreï Loukanov finit par accepter de démissionner. Cette victoire de la rue porte, cinq mois après la démission du président de la République, Petar Mladenov, un nouveau et rude coup aux ex-communistes qui sont toujours en place. Aussitôt, des négociations s'ouvrent pour la formation du nouveau gouvernement.