3-29 novembre 2007
Pakistan. Instauration de l'état d'urgence
Le 3, le président Pervez Moucharraf proclame l'état d'urgence, qu'il justifie par le danger que les extrémistes islamistes font peser sur l'autorité de l'État. La Constitution est suspendue. La Cour suprême, qui s'oppose à cette décision, est mise au pas, son président, Iftikhar Mohammad Chaudhry, et plusieurs de ses membres étant démis de leurs fonctions. La liberté de la presse est limitée. Plusieurs centaines d'opposants sont arrêtés.
Le 5, le président américain George W. Bush demande à Pervez Moucharraf de « rétablir la démocratie aussi vite que possible », d'organiser rapidement des élections et de renoncer à ses responsabilités militaires.
Le 6, dans un message téléphonique rapidement coupé, Iftikhar Mohammad Chaudhry invite ses compatriotes à « se soulever pour défendre la Constitution ».
Le 7, Benazir Bhutto sort de son silence pour appeler ses concitoyens à manifester contre l'état d'urgence. Plusieurs centaines de ses partisans sont arrêtés.
Le 9, jour prévu de la manifestation organisée par son Parti du peuple du Pakistan (P.P.P.), Benazir Bhutto est empêchée de quitter sa résidence.
Le 11, Pervez Moucharraf déclare que les élections auront lieu avant le 9 janvier 2008 et sous l'état d'urgence – ce dernier point étant dénoncé par Washington. Il prêtera serment en civil dès que la Cour suprême aura validé le résultat de l'élection présidentielle d'octobre.
Le 12, Benazir Bhutto annonce la rupture de toute négociation avec Pervez Moucharraf sur un éventuel partage du pouvoir.
Le 13, la police empêche de nouveau Benazir Bhutto de participer à une manifestation du P.P.P. Celle-ci lance un appel à l'alliance de l'opposition contre l'état d'urgence, auquel l'ancien Premier ministre et opposant Nawaz Sharif, qui vit en exil en Arabie Saoudite, répond favorablement.
Le 16, l'assignation à résidence de Benazir Bhutto est levée.
Le 18, le numéro deux du secrétariat d'État américain, John Negroponte, en visite à Islamabad, réclame la levée de l'état d'urgence et la libération des détenus politiques.
Le 20, les autorités annoncent la libération de quelque trois mille cinq cents personnes arrêtées depuis le 3.
Le 22, le Commonwealth suspend le Pakistan de son appartenance « en attendant la restauration de la démocratie et de l'autorité de la loi ».
Le 25, Nawaz Sharif rentre d'exil. Cette décision est imposée au président Moucharraf par le roi Abdallah d'Arabie Saoudite.
Le 28, Pervez Moucharraf transmet ses fonctions de chef des armées au général Ashfaq Kiyani.
Le 29, le président Moucharraf prête serment pour un second mandat de cinq ans. Il annonce la levée de l'état d'urgence pour le 15 décembre.