3-30 décembre 1983
Proche-Orient. Évacuation de Tripoli par les Palestiniens et rencontre au Caire entre Yasser Arafat et le président Hosni Moubarak
Le 3, le Conseil de sécurité des Nations unies accepte, à la demande de Yasser Arafat, que les Palestiniens retranchés dans Tripoli (Nord-Liban) soient évacués à bord de navires battant pavillon de l'O.N.U. Cette décision a été prise pour des raisons « humanitaires ».
Le 6, a lieu à Jérusalem l'attentat le plus meurtrier survenu en Israël depuis six ans : six personnes sont tuées, dont deux enfants de onze et quatorze ans, par l'explosion d'une bombe dans un autobus. L'O.L.P. revendique cet attentat, qui provoque de très vives protestations des autorités israéliennes.
Le 7, le plan d'évacuation des fidèles de Yasser Arafat de Tripoli est accepté par les belligérants.
Le 9, les vedettes israéliennes qui croisent au large de Tripoli bombardent les positions des loyalistes du Fath dans la ville. D'autres raids de représailles ont lieu les 13, 18 et 19, et un véritable blocus du port de Tripoli est instauré par la marine israélienne, ce qui retarde l'évacuation des Palestiniens.
Le 20, Yasser Arafat et plus de quatre mille combattants palestiniens sont évacués de Tripoli par cinq bateaux grecs battant pavillon de l'O.N.U. L'opération, qui a lieu sous la protection de la marine française, n'est pas perturbée par la marine israélienne qui a accepté de se retirer. Yasser Arafat, qui a choisi de s'embarquer sur un bateau qui se rend au Yémen du Nord, déclare vouloir « tourner la page » avec la Syrie et être prêt à reprendre avec le roi Hussein de Jordanie les pourparlers sur une éventuelle confédération jordano-palestinienne.
Le 22, Yasser Arafat fait escale à Port-Saïd. C'est la première fois qu'il se rend en Égypte depuis six ans. Sa rencontre au Caire avec le président Moubarak suscite de très vives critiques, tant en Israël que de la part de dirigeants palestiniens proches de la Syrie. En revanche, elle est fort bien accueillie à Washington ainsi que par les Palestiniens des territoires occupés. Yasser Arafat poursuit son voyage vers Sanaa, qu'il atteint le 26, et n'arrive que le 30 à Tunis où l'attendent les autres membres du comité central du Fath.