3-30 janvier 2006
Israël - Autorité palestinienne. Victoire du Hamas aux élections palestiniennes
Le 3, la campagne pour les élections législatives palestiniennes s'ouvre dans un climat de désordre alimenté par les agissements de certaines organisations armées proches du Fatah, hostiles à la tenue du scrutin.
Le 4, le Premier ministre israélien Ariel Sharon est victime d'un nouvel accident cérébral, après celui de décembre 2005. Son état est jugé « grave » par les médecins. Cet accident déstabilise le pouvoir, alors que des élections législatives anticipées sont prévues pour le 28 mars et que le nouveau parti du Premier ministre, Kadima, est largement en tête des intentions de vote. Le vice-Premier ministre Ehoud Olmert assure l'intérim.
Le 15, le gouvernement israélien autorise le déroulement du scrutin législatif palestinien à Jérusalem-Est. Le mouvement islamiste radical Hamas est toutefois interdit de campagne dans cette partie arabe de la Ville sainte.
Le 25, le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) obtient la majorité absolue au Conseil législatif palestinien en remportant 74 des 132 sièges, contre 45 pour le Fatah du président de l'Autorité, Mahmoud Abbas. Le taux de participation s'élève à 77,6 p. 100. La victoire du mouvement islamiste, qui avait boycotté les premières élections législatives de 1996, est pour une large part le résultat d'un vote sanction contre l'Autorité palestinienne et ses pratiques. Le Premier ministre Ahmed Qoreï présente sa démission.
Le 26, le gouvernement israélien déclare que « l'État d'Israël ne négociera pas avec un pouvoir palestinien dont une partie est constituée d'une organisation terroriste qui appelle à sa destruction ». De son côté, le Hamas annonce son intention de reconduire la trêve des attaques contre Israël, qu'il a globalement respectée à l'inverse de la plupart des organisations issues du Fatah. Ce dernier indique qu'il ne participera pas à une coalition gouvernementale avec le Hamas. Les États-Unis et l'Union européenne expriment leur inquiétude face à l'arrivée au pouvoir d'un mouvement que Washington et Bruxelles ont inscrit dans la liste des organisations terroristes internationales.
Le 27, des milliers de militants du Fatah manifestent à Gaza et en Cisjordanie pour exiger la démission des instances dirigeantes du parti et la traduction en justice de ses membres corrompus.
Le 29, Israël annonce la suspension du reversement de 50 millions de dollars de taxes d'importation perçues pour le compte des Palestiniens.
Le 30, à Londres, les membres du quartet – O.N.U., États-Unis, Union européenne et Russie – déclarent que la poursuite de l'aide internationale aux Palestiniens est subordonnée à l'engagement du futur gouvernement à renoncer à la violence, à reconnaître Israël et à appliquer la « feuille de route », le plan de paix dont le quartet est l'artisan.