3-30 juin 1993
Cambodge. Retour de Norodom Sihanouk au pouvoir et formation d'un gouvernement national provisoire
Le 3, alors que les résultats des élections de mai, favorables aux sihanoukistes, ne sont pas encore publiés, le prince Norodom Sihanouk propose la constitution d'un gouvernement de coalition regroupant le Front national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif (Funcinpec), dirigé par son fils Ranariddh, et le Parti du peuple cambodgien (P.P.C.) – néo-communiste et provietnamien – du Premier ministre Hun Sen.
Le 4, le prince renonce à son projet devant les réticences des États-Unis, du Funcinpec et de l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (Apronuc).
Le 10, après l'annonce officielle de la victoire du Funcinpec, Hun Sen annonce que sept des vingt et une provinces du pays, toutes proches de la frontière vietnamienne, ont fait sécession. Selon l'Apronuc, la « zone autonome » créée aurait le soutien de membres du P.P.C.
Le 14, lors de sa séance inaugurale, l'Assemblée constituante rétablit le prince Sihanouk dans ses fonctions de chef de l'État et lui attribue les pleins pouvoirs pour restaurer l'ordre public. Les députés lui demandent de former un « gouvernement national provisoire » en attendant l'adoption d'une nouvelle Constitution. Les 14 et 15, les provinces orientales mettent fin à leur sécession.
Le 16, le prince Ranariddh et Hun Sen acceptent de coprésider le gouvernement national provisoire auquel les Khmers rouges ne participeront pas.
Le 30, l'Assemblée constituante élit à sa présidence Son Sann, chef du Parti démocrate libéral bouddhiste et ancien Premier ministre.