3-30 juin 2019
Soudan. Écrasement du mouvement de résistance civile
Le 3, à la suite de l’échec des négociations entre le Conseil militaire de transition (TMC) et le mouvement civil de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), les soldats de la Force de soutien rapide (RSF) et d’autres unités soutenant le TMC donnent l’assaut aux manifestants qui campaient depuis deux mois devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Les violences font plus de cent morts.
Le 4, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef du TMC, annonce l’annulation de l’accord instaurant une période de transition de trois ans, négocié en mai avec l’ALC, et prévoit l’organisation d’élections dans les neuf mois. Les responsables de l’opposition entrent dans la clandestinité et appellent leurs partisans à la désobéissance civile.
Du 9 au 11, un mouvement de désobéissance civile paralyse la capitale. Il cesse dans la perspective d’une reprise des négociations entre militaires et civils, grâce à la médiation de l’Éthiopie et de l’Union africaine.
Le 13, le TMC attribue les « erreurs » commises lors du démantèlement du sit-in devant le quartier général de l’armée à des militaires ayant agi « sans l’ordre de leurs supérieurs ».
Le 30, date du trentième anniversaire du coup d’État du général Omar el-Béchir, Khartoum est le théâtre de manifestations massives, à l’appel de l’ALC, en faveur du transfert de « tout le pouvoir aux civils ». La police et les RSF empêchent les manifestants de s’approcher du palais présidentiel et du quartier général de l’armée.