3-30 novembre 2022
Ukraine - Russie. Reconquête par l’armée ukrainienne de la ville de Kherson
Le 3, la Russie réintègre l’accord conclu en juillet sur l’exportation de céréales depuis les ports ukrainiens, après avoir obtenu de Kiev des garanties sur la non-militarisation du corridor utilisé en mer Noire. Moscou avait quitté cet accord en octobre.
Le 5, des mères et des épouses de soldats russes commencent à diffuser des vidéos dans lesquelles elles s’adressent aux autorités pour dénoncer l’utilisation de leurs fils et maris comme de la « chair à canon » en Ukraine et demandent qu’ils puissent combattre « dans de bonnes conditions ».
Le 9, soumis à l’intense pression militaire ukrainienne, l’armée russe annonce son retrait de la ville de Kherson, dans le sud du pays, pour renforcer ses défenses sur la rive gauche du Dniepr. Kherson était la seule capitale régionale conquise par Moscou en mars. L’oblast de Kherson avait été annexé par la Russie en septembre à l’issue d’un référendum.
Le 15, la chute de débris de missile dans le village polonais de Przewodow, proche de la frontière ukrainienne, provoque la mort de deux civils. L’incident survient alors que la Russie a lancé une importante série de frappes sur l’Ukraine, tirant quatre-vingt-dix missiles dans la journée sur l’ensemble du territoire. Kiev assure qu’il s’agit d’un missile russe, ce que Moscou dément. Le président polonais Andrzej Duda déclare envisager la mise en œuvre de l’article 4 du traité de l’OTAN qui prévoit une procédure de consultation lorsque « l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité » de l’un des membres de l’Alliance sont menacées. De son côté, le président américain Joe Biden avance plutôt la thèse d’un tir de la défense ukrainienne.
Le 16, Andrzej Duda reconnaît que le missile qui a frappé son pays provenait de la défense antimissile ukrainienne. Il dément toute attaque intentionnelle contre son pays. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg salue la « manière calme » avec laquelle l’incident a été traité par les pays membres, ce qui a permis « d’éviter une escalade inutile ».
Le 30, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen propose la création d’un tribunal spécial pour juger « les crimes d’agression de la Russie » en Ukraine, comme le souhaite Kiev. Cette juridiction agirait parallèlement à la Cour pénale internationale (CPI), qui poursuit les auteurs des crimes de guerre et contre l’humanité perpétrés en Ukraine.