3-30 septembre 1992
Bosnie-Herzégovine. Politique des « petits pas » pour la conférence internationale
Le 3 se tient à Genève la première réunion de la conférence permanente sur l'ex-Yougoslavie issue de la conférence de Londres des 26 et 27 août. Elle est coprésidée par le Britannique David Owen, pour la C.E.E., et l'Américain Cyrus Vance, pour l'O.N.U.
Le 3 également, un avion de transport italien, qui acheminait de l'aide humanitaire en Bosnie sous les auspices de l'O.N.U., est abattu par un missile près de Sarajevo. Les vols humanitaires sont aussitôt interrompus.
Le 8, deux casques bleus français sont tués au cours de l'attaque d'un convoi humanitaire près de Sarajevo. Paris met en cause les forces bosniaques. Celles-ci sont déjà présumées responsables de la destruction de l'avion italien et de diverses provocations destinées à inciter la communauté internationale à intervenir militairement. Treize membres des forces de l'O.N.U., dont huit Français, ont été tués depuis mars.
Le 14, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 776, qui autorise l'envoi en Bosnie d'environ sept mille casques bleus supplémentaires chargés de protéger les convois humanitaires. Quinze cents casques bleus français, ukrainiens et égyptiens sont déjà sur place. Un bilan publié le 11 à Sarajevo fait état de dix mille tués et de cinquante mille disparus dans les combats depuis mars.
Le 19, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 777, qui dénie à la nouvelle Yougoslavie le droit d'occuper le siège de l'ancienne Fédération yougoslave.
Le 22, l'Assemblée générale exclut la nouvelle Yougoslavie de toutes les instances de l'O.N.U. par cent vingt-sept voix contre six et vingt-six abstentions, et déclare que, son siège étant vacant, elle pourra présenter une nouvelle demande d'adhésion.
Le 30, alors que les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, Cyrus Vance et lord Owen convoquent à Genève le président croate Franjo Tudjman et le président de la nouvelle Yougoslavie Dobrica Cosić. Ceux-ci condamnent la politique de « purification ethnique » et s'engagent à accélérer la normalisation entre leurs deux pays, à travers l'application de premières mesures concrètes, inaugurant ainsi une politique des « petits pas ».