3-31 août 2014
Irak. Implication militaire américaine contre l'État islamique
Le 3, les forces de l'État islamique (E.I.), poursuivant leur progression dans le nord du pays, s'emparent de Sinjar, ville située entre la frontière syrienne et Mossoul tombée aux mains des djihadistes en juin. Cette nouvelle conquête des troupes du calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi provoque l'exode de quelque quatre cent mille membres de la communauté religieuse kurde des Yézidi. Ceux-ci trouveront refuge, au cours du mois, dans le Kurdistan irakien ou en Syrie.
Le 7, l'E.I. conquiert la principale ville chrétienne du pays, Karakoch, située à l'est de Mossoul, sur la route d'Erbil. La capitale de la province autonome du Kurdistan est la cible revendiquée de l'E.I.
Le 7 également, le président américain Barack Obama se dit prêt à ordonner des frappes aériennes limitées contre l'E.I. en cas de mouvement des djihadistes vers Erbil qui menacerait les personnels américains présents dans la région.
À partir du 8, l'aviation américaine mène des raids contre des positions de l'E.I. dans le nord du pays.
Le 11, le président Fouad Massoum nomme au poste de Premier ministre Haïdar al-Abadi, proposé par le parti Al-Da’wa, majoritaire au Parlement, en remplacement de Nouri al-Maliki, qui conteste cette désignation. Ce dernier est vivement critiqué, notamment par Washington, pour avoir mené une politique d'exclusion à l'encontre des sunnites et pour s'être aliéné les Kurdes ainsi qu'une partie des chiites.
Le 12, Téhéran reconnaît le nouveau Premier ministre irakien, ce qui prive Nouri al-Maliki de son dernier soutien. Il reconnaîtra l'autorité d'Haïdar al-Abadi le 14.
Le 13, la France, se démarquant de ses partenaires européens, annonce son intention de livrer des « armes sophistiquées » aux combattants kurdes irakiens, comme le font déjà les États-Unis.
Le 18, les djihadistes, cédant aux assauts des peshmergas (combattants kurdes) et aux frappes aériennes américaines, reculent pour la première fois depuis le début de leur offensive et perdent le contrôle du barrage de Mossoul – le plus grand du pays –, qu'ils occupaient depuis le 8.
Le 20, l'E.I. publie sur Internet une vidéo montrant la décapitation du journaliste américain James Foley, enlevé en Syrie en novembre 2012. Son bourreau, dont l'accent trahit l'origine britannique, dénonce les frappes aériennes américaines. Washington indique que les forces spéciales américaines ont mené une opération en Syrie en juillet pour tenter de libérer des otages américains détenus par l'E.I. et que celle-ci a échoué.
Le 20 également, l'Allemagne annonce à son tour la livraison d'armes aux peshmergas.
Le 21, le chef d'état-major des armées américain, le général Martin Dempsey, évoque la nécessité de combattre l'E.I. à la fois en Irak et en Syrie. À son côté, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel évoque « un engagement à long terme car il s'agit d'une menace à long terme ».
Le 23, Erbil et Kirkouk, villes contrôlées par les Kurdes, sont la cible d'attentats revendiqués par l'E.I.
Le 29, dans une tribune publiée dans la presse, le secrétaire d'État américain John Kerry appelle à la constitution de « la plus large coalition de nations possible » pour lutter contre l'E.I.
Le 31, l'armée irakienne brise le siège que les djihadistes imposaient depuis juin à la ville turkmène chiite d'Amerli, au nord de Bagdad.