3-31 janvier 1988
Israël. Intensification de l'agitation et de la répression dans les territoires occupés
Le 3, l'accalmie qui régnait depuis quelques jours dans les territoires occupés est rompue par des manifestations après la mort d'une Palestinienne tuée par l'armée israélienne près de Jérusalem. Cependant Israël annonce la libération d'une centaine de manifestants arrêtés depuis le début des troubles, le 9 décembre 1987, ainsi que sa décision de bannir neuf « activistes » palestiniens.
Le 5, les États-Unis s'associent au vote d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l'unanimité, demandant à Israël de renoncer à ses projets de bannissement.
Le 7, George Shultz, secrétaire d'État américain, rappelle le caractère « inébranlable » des relations entre son pays et Israël.
Le 10, l'agitation s'intensifie dans les territoires occupés où le dispositif militaire israélien se renforce, tandis que l'appel à la grève générale est très largement suivi.
Le 13, l'expulsion vers le Liban de quatre Palestiniens, présentés comme des militants aguerris de l'O.L.P., suscite de très vives réactions internationales.
Le 14, les États-Unis s'abstiennent lors du vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'O.N.U. condamnant les mesures de bannissement décidées par Israël.
Le 15, la « journée de deuil » à la mémoire des trente-sept Palestiniens tués depuis le 9 décembre, à laquelle avait appelé l'O.L.P., est marquée par des incidents à Jérusalem, sur l'esplanade des Mosquées.
Le 18, le Premier ministre israélien, Itzhak Shamir (Likoud), rejette l'éventualité d'élections anticipées afin de trancher le débat au sein du gouvernement de coalition sur l'avenir des territoires occupés.
Le 19, le ministre de la Défense, Itzhak Rabin (travailliste), annonce que la nouvelle politique de l'armée sera « d'affronter physiquement les manifestants » en n'ouvrant le feu qu'en dernier recours. Le déploiement massif de forces de sécurité ramène un calme précaire dans les territoires occupés. Mais, les jours suivants, la politique de « passages à tabac » suscite de vives réactions à l'étranger, en particulier aux États-Unis, ainsi qu'un malaise au sein même de l'armée israélienne. La grève générale continue à être largement suivie dans les territoires occupés.
Les 30 et 31, l'agitation reprend en Cisjordanie et à Gaza où l'armée ouvre à nouveau le feu, ce qu'elle n'avait pas fait depuis deux semaines.