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3-31 janvier 2003

Côte d'Ivoire. Conclusion d'un accord de sortie de crise sous l'égide de Paris

Le 3, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin se rend à Abidjan afin d'obtenir des explications sur les violations « inadmissibles », par l'armée ivoirienne, du cessez-le-feu signé en octobre 2002 – un mois après l'éclatement d'une rébellion dans le pays – que la France est chargée de faire respecter. À l'issue de ses entretiens avec le ministre français, le président Laurent Gbagbo s'engage à respecter un « cessez-le-feu intégral », à désarmer les mercenaires étrangers venus renforcer son armée et à constituer « un gouvernement de large ouverture ». Une réunion des forces politiques et des mouvements rebelles ivoiriens est prévue en France, le 15.

Le 6, les rebelles de l'Ouest tentent de forcer des positions tenues par les forces françaises près de Duékoué. Une trentaine de rebelles sont tués. Cette attaque serait le fait d'éléments incontrôlés.

Le 9, le cessez-le-feu promis par le président Gbagbo est rompu par l'intervention d'hélicoptères de combat, pilotés par des mercenaires, contre une localité proche de la frontière avec le Liberia, dans l'Ouest.

Le 13, les deux mouvements rebelles de l'Ouest, le Mouvement pour la justice et la paix (M.J.P.) et le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (M.P.I.G.O.), signent un cessez-le-feu avec le pouvoir ivoirien, à Lomé (Togo), sous l'égide de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.

Le 15 s'ouvre à Marcoussis (Essonne) un sommet à huis clos réunissant des représentants des partis politiques et des mouvements rebelles ivoiriens – le M.J.P. et le M.P.I.G.O., qui contrôlent l'ouest du pays, et le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (M.P.C.I.), le plus important, qui contrôle le nord.

Le 18, les premiers éléments de la force de paix ouest-africaine arrivent en Côte d'Ivoire pour appuyer les deux mille cinq cents soldats français présents dans le pays.

Le 24, les participants aux négociations de Marcoussis signent un accord politique qui prévoit la mise en place immédiate d'un « gouvernement de réconciliation nationale » incluant les mouvements rebelles. Celui-ci disposera des « prérogatives de l'exécutif » pour mener à bien sa mission de réformes institutionnelles, aux dépens du président Gbagbo. Sur le plan militaire, l'accord prévoit le regroupement et le désarmement de toutes les forces en présence, et la sécurisation du pays par les forces françaises et ouest-africaines.

Le 25, un sommet africain réuni à Paris en présence de Kofi Annan, secrétaire général de l'O.N.U., entérine l'accord de Marcoussis et propose la désignation de Seydou Diarra, ancien président du Forum national pour la réconciliation en 2001, pour diriger le gouvernement. L'annonce de l'attribution aux rebelles des ministères de la Défense et de l'Intérieur est suivie, à Abidjan, d'une mobilisation des jeunes « patriotes » proches du pouvoir, qui s'en prennent aux symboles de la présence française.

Le 26, Laurent Gbagbo, présent à Paris, est sommé par le président Chirac de rentrer en Côte d'Ivoire pour y ramener le calme.

Le 27, alors que les violences antifrançaises se poursuivent dans la capitale, le président Gbagbo qualifie, devant les jeunes « patriotes », les termes de l'accord de Marcoussis de « propositions ».

Le 31, les jeunes « patriotes » empêchent l'avion du Premier ministre désigné, Seydou Diarra, de se poser à Abidjan et perturbent le départ des ressortissants français qui fuient le pays.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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