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3-31 mai 2013

Syrie. Annonce d'une conférence internationale sur fond de violences

Le 3, l'aviation israélienne effectue un raid aérien contre un entrepôt de missiles situé sur l'aéroport de Damas.

Les 3 et 4, l'armée syrienne massacre des centaines de civils sunnites dans la région de Banyas, sur la côte, au sud de Lattaquié, afin de contenir l'avancée rebelle loin de ce fief alaouite – la communauté chiite dont est issu le président Bachar al-Assad.

Le 5, un nouveau raid aérien israélien vise le siège de la présidence et le centre de recherches militaires de Jamraya, au nord-ouest de la capitale, où seraient développés des armements biologiques et chimiques. Des installations de deux unités d'élite proches de Damas auraient aussi été touchées. En janvier, l'aviation israélienne était déjà intervenue contre un convoi d'armes syrien destiné au Hezbollah libanais.

Le 7, des rebelles syriens enlèvent quatre casques bleus philippins membres de la Force d'observation du désengagement sur le Golan, alors qu'ils patrouillaient dans cette zone tampon entre Israël et la Syrie. Leur libération sera annoncée le 12.

Le 8, le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite à Moscou, et son homologue russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, proposent de convoquer une conférence internationale sur la situation en Syrie entre les représentants du régime et ceux de l'opposition, qui prolongerait celle, restée sans suite, qui s'était tenue à Genève en juin 2012. Le désaccord entre Moscou et Washington sur le départ de Bachar al-Assad comme préalable à des pourparlers de paix reste entier.

Le 11, un double attentat à la voiture piégée visant la mairie et le souk de la ville turque frontalière de Reyhanli, à l'ouest d'Alep, fait au moins cinquante et un morts. Les autorités turques, engagées dans la coalition internationale contre Damas, l'attribuent à des partisans du régime syrien.

Le 14, à Raqqa, à l'est d'Alep, chef-lieu de province conquis en mars par la rébellion, des combattants du Front al-Nosra, proche d'Al-Qaida, exécutent trois officiers alaouites en représailles aux massacres de Banyas. Cet épisode s'ajoute à d'autres exactions commises par des groupes rebelles qui échappent à la tutelle de l'Armée syrienne libre, contribuant à délégitimer la cause de cette dernière.

Le 15, l'Assemblée générale de l'O.N.U. adopte, par 107 voix contre 12 et 59 abstentions, une résolution condamnant « l'escalade continue » des attaques de l'armée syrienne et les « violations flagrantes et systématiques » des droits de l'homme par celle-ci, et appelant à une « transition politique ». Les Nations unies estiment qu'au moins quatre-vingt mille personnes ont été tuées depuis le début des violences, tandis que l'Observatoire syrien des droits de l'homme chiffre de son côté le bilan à quatre-vingt-quatorze mille morts.

Le 24, Damas donne son accord de principe concernant sa participation à la conférence internationale convoquée par Washington et Moscou.

Le 26, deux roquettes s'abattent sur le quartier chiite de Chiyah, fief du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. L'Armée syrienne libre dément toute implication. La veille, le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah avait défendu l'engagement des combattants de son organisation au côté des soldats de l'armée syrienne dans l'offensive engagée le 19 contre la ville de Qoussair, proche de la frontière libanaise.

Le 27, le quotidien Le Monde publie une enquête de ses reporters en Syrie qui atteste l'emploi d'armes chimiques par l'armée. Ceux-ci rapportent des échantillons qu'ils remettent aux autorités françaises.

Le 27 également, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles, décident, à la demande de Paris et de Londres, la levée de l'embargo sur les armes à destination de la rébellion syrienne à partir du 1er août, soit après la réunion de la conférence internationale sur la Syrie prévue en juin.

Le 28, Moscou dénonce la décision de l'Union européenne et confirme la livraison de missiles sol-air S-300 à Damas afin de dissuader Israël et les États-Unis de toute intervention militaire contre le régime.

Le 30, Georges Sabra, président par intérim de la Coalition nationale syrienne, qui regroupe les mouvements d'opposition au régime de Damas, conditionne la participation de la rébellion à la conférence internationale sur la Syrie au retrait des « milices » iraniennes et du Hezbollah qui combattent au côté de l'armée syrienne.

Le 31, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. ajoute le Front al-Nosra à la liste des organisations « terroristes » et donc sujettes à des sanctions: gel des avoirs à l'étranger et embargo sur les armes.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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