3-31 mars 2011
Côte d'Ivoire. Offensives victorieuses des forces d'Alassane Ouattara
Le 3, la répression d'une manifestation de femmes en faveur d'Alassane Ouattara, dans le quartier d'Abobo, à Abidjan, cause la mort d'au moins sept d'entre elles. Ce fief du vainqueur de l'élection de novembre 2010, auquel le président sortant Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir, est le théâtre, depuis la mi-février, d'une guérilla dirigée contre les Forces de défense et de sécurité (F.D.S.) fidèles à Laurent Gbagbo, qui a fait au moins vingt-six morts.
Le 6, l'ex-rébellion des Forces nouvelles (F.N.), ralliée à Alassane Ouattara, conquiert la ville de Toulépleu, près de la frontière avec le Liberia. Les jours suivants, les violences meurtrières continuent à Abidjan, tandis que les affrontements entre les F.D.S et les F.N. s'intensifient dans l'ouest du pays.
Le 10, les chefs d'État africains chargés par l'Union africaine de trouver une issue à la crise ivoirienne, réunis à Addis-Abeba (Éthiopie), exigent qu'Alassane Ouattara soit installé au pouvoir en Côte d'Ivoire.
Le 17, des tirs d'obus sur deux marchés du quartier d'Abobo font au moins vingt-six morts parmi les civils. De nombreux habitants fuient Abidjan.
Le 17 également, les F.N. et les soldats de l'armée régulière ou des F.D.S. ralliés à Alassane Ouattara se regroupent pour former les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (F.R.C.I.), embryon d'une armée nationale.
Le 28, les F.R.C.I. lancent une offensive sur trois fronts à travers le pays, prenant notamment la ville stratégique de Duékoué, dans l'ouest, après de violents combats.
Le 30, les F.R.C.I. conquièrent sans combat Yamoussoukro, la capitale politique du pays, ainsi que San Pédro, le premier port d'exportation du cacao.
Le 30 également, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1975, présentée par la France et le Nigeria, qui exhorte Laurent Gbagbo à « se retirer immédiatement », condamne l'usage d'armes lourdes contre des civils et autorise les forces de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire à utiliser « tous les moyens nécessaires » pour protéger les civils. Le texte impose également un gel des avoirs et une interdiction de voyager à l'encontre du président sortant, de son épouse et de leurs proches.
Le 31, les F.R.C.I. entrent dans Abidjan, la capitale économique du pays.