3-5 décembre 2007
Algérie - France. Visite du président Nicolas Sarkozy en Algérie
Le 3, Nicolas Sarkozy entame sa première visite d'État en Algérie. Celle-ci avait failli être annulée en raison des propos tenus la semaine précédente par Mohamed Cherif Abbès, ministre algérien des Anciens Combattants. Dans un entretien accordé au principal quotidien national El-Khabar, ce dernier avait affirmé ne rien attendre de ce qui ne pouvait être qu'« une visite de courtoisie », compte tenu des « architectes de l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui décide tout en France »; quelques jours plus tard, le président Bouteflika s'était désolidarisé de ces propos sans toutefois les condamner formellement, alors que des voix se faisaient entendre en Algérie pour demander à la France des excuses concernant l'époque coloniale. À Alger, dans un discours de tonalité politique prononcé devant le patronat algérien, Nicolas Sarkozy déclare que « le système colonial a été profondément injuste, [mais] qu'à l'intérieur de ce système [...], il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie avant de devoir la quitter ». Il dit vouloir honorer les victimes que la guerre d'indépendance a faites « des deux côtés ». Affirmant être venu « pour construire l'avenir » et non pour la « nostalgie », le président français annonce la signature de contrats industriels pour un montant de quelque 5 milliards d'euros, qui doivent conduire à la création de « plusieurs milliers d'emplois » en Algérie, ainsi que la conclusion d'un accord pour le développement du nucléaire civil.
Le 4, le ministre de l'Intérieur algérien Yazid Zerhouni, commentant les propos de Nicolas Sarkozy sur le passé colonial des deux pays, estime: « Ce n'est pas assez, mais c'est un progrès. » Concernant l'autre dossier délicat des relations bilatérales, celui de la circulation des personnes, il ne se satisfait pas du taux de délivrance des visas français.
Le 5, à son retour en France, Nicolas Sarkozy reçoit les représentants des associations de harkis et de rapatriés à l'occasion de la Journée nationale des combattants morts pour la France pendant la guerre d'Algérie.