3-5 juillet 2023
Tunisie. Violences antimigrants
Le 3, un député de Sfax, Tarek Mahdi, poste sur Facebook une vidéo montrant le corps d’un habitant de la ville mortellement poignardé par des migrants « africains ». Il appelle la population à réagir. La vidéo est massivement partagée. La police interpelle trois migrants camerounais. L’événement provoque une intensification des violences qui opposent régulièrement des habitants de Sfax aux migrants subsahariens. Le port est l’un des points de départ des traversées illégales vers l’Italie. Ces violences se sont multipliées à la suite des propos hostiles aux migrants subsahariens, tenus en février par le président Kaïs Saïed. Ce dernier répète que la Tunisie « n’accepte pas […] d’être un pays de transit [vers l’Europe] où une terre de réinstallation pour les ressortissants de certains pays africains ».
Le 5, les forces de sécurité transfèrent de force des dizaines de migrants de Sfax vers des zones désertiques proches des frontières libyenne et algérienne. Les autorités nient ces transferts forcés que dénoncent des ONG de défense des droits humains. Les jours suivants, le Croissant-Rouge tunisien met à l’abri plus de six cents migrants expulsés de Sfax.