3-6 septembre 1987
Burundi. Coup d'État militaire
Le 3, alors qu'il assiste à Québec au sommet de la francophonie, le colonel Jean-Baptiste Bagaza, qui avait pris le pouvoir en novembre 1976, est renversé par le major Pierre Buyoya, membre comme lui de l'ethnie minoritaire tutsi, et originaire du sud du pays. Le colonel Bagaza quitte immédiatement Québec, via Paris, pour Nairobi. La passation des pouvoirs s'effectue sans effusion de sang à Bujumbura.
Le 5, l'Ouganda accorde l'asile à l'ancien président Bagaza.
Le 6, dans sa première allocution radio-diffusée, le major Buyoya explique qu'il a pris le pouvoir pour « sauver le pays de la dérive ». Condamnant les « querelles religieuses stériles » dont était l'objet l'Église (la population est à 65 p. 100 catholique), il promet le rétablissement des libertés religieuses. Par la suite, dans plusieurs déclarations à la presse étrangère, le major Buyoya annonce la mise en place d'une administration civile, ainsi que des « changements en profondeur », mais sans aller jusqu'à répartir de manière équitable le pouvoir en faveur des Hutu, majoritaires dans le pays.