3-8 janvier 1985
Israël - Éthiopie. Interruption dans le rapatriement des falachas en Israël
Le 3, le gouvernement israélien confirme, au cours d'une conférence de presse, qu'un pont aérien a été organisé depuis plusieurs mois entre le Soudan et Israël pour rapatrier des milliers de juifs éthiopiens : au total, depuis 1980, de 12 000 à 13 000 falachas, soit environ la moitié des juifs éthiopiens, ont gagné l'État hébreu en passant par le Soudan. Au cours de la seule année 1984, 7 354 falachas sont arrivés en Israël, dont plus de 4 000 au cours des quatre derniers mois de l'année. Le porte-parole du gouvernement se félicite de « l'opération Moïse », qui a permis à Israël d'être le seul pays à accueillir des milliers de victimes de la famine en Éthiopie. Cette conférence de presse, rendue nécessaire par des fuites, a pour conséquence l'arrêt immédiat du pont aérien ; le Soudan nie toute responsabilité en affirmant qu'il ne connaissait pas la destination des vols, et l'Éthiopie proteste très vivement contre l'organisation de cette « émigration illégale » de ressortissants éthiopiens, tandis qu'en Israël une controverse se développe sur les responsabilités de la divulgation de l'opération.
Le 8, le Premier ministre israélien, Shimon Peres, dans un discours prononcé devant la Knesset, affirme que le gouvernement israélien « fera tout son possible, et même plus, afin d'achever cette mission si humaine, jusqu'à ce que le dernier juif d'Éthiopie ait retrouvé sa patrie ».