3-8 janvier 2020
Irak - États-Unis - Iran. Assassinat ciblé du général iranien Ghassem Soleimani
Le 3, à Bagdad, le général iranien Ghassem Soleimani, chef de la force Al-Qods, l’unité des Gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures, est victime d’une frappe ciblée américaine. Son lieutenant en Irak, Abou Mahdi al-Mohandes, numéro deux des Unités de la mobilisation populaire , est également tué. Washington invoque un risque imminent d’attaque de « diplomates et militaires américains, en Irak et dans toute la région ». Cette opération fait suite à une aggravation des tensions américano-iraniennes en décembre 2019. Bagdad dénonce une « agression » contre l’Irak. Les opposants au régime, mobilisés depuis octobre 2019, saluent la mort du général Soleimani qui avait participé à la répression meurtrière de leur mouvement.
Le 4, les autorités iraniennes appellent à la « vengeance ». De son côté, le président américain Donald Trump menace de détruire une cinquantaine de sites iraniens, notamment culturels, en cas de riposte de la part de Téhéran.
Le 5, Téhéran se déclare dégagé de la limitation du nombre de centrifugeuses prévue par l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, dénoncé par les États-Unis en mai 2018. Tous les deux mois depuis mai 2019, les autorités iraniennes se désengagent de clauses de l’accord.
Le 7, Ghassem Soleimani est enterré à Kerman, dans le sud-est de l’Iran, après que son convoi funéraire a traversé le pays, de ville en ville, en présence de foules massives.
Le 8, en guise de « mesure proportionnée d’autodéfense », l’Iran tire une salve de missiles contre deux bases irakiennes où sont stationnées des troupes américaines, à Aïn al-Assad et Erbil, sans faire de victime. Washington et Téhéran annoncent ne pas vouloir poursuivre l’escalade.