3-9 février 1998
Arménie. Démission du président Levon Ter-Petrossian
Le 3, Levon Ter-Petrossian, président depuis octobre 1991, annonce sa démission afin d'éviter la « déstabilisation du pays ». Son départ était réclamé par l'opposition nationaliste et jusque dans son propre camp. Il était accusé d'avoir fait trop de concessions en approuvant le projet de règlement par étapes du conflit du Haut-Karabakh – auquel l'Azerbaïdjan est favorable – présenté en janvier par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, sous l'égide de Moscou, Washington et Paris. Le Haut-Karabakh est une région d'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens qui défend son rattachement à la mère patrie depuis février 1988 et s'est proclamée indépendante en septembre 1991. Le conflit, qui a fait quelque vingt mille morts, s'est calmé en 1994. Le président Ter-Petrossian était notamment critiqué par le Premier ministre Robert Kotcharian, ancien « président » du Haut-Karabakh. Les fraudes enregistrées lors de sa réélection, en septembre 1996, avaient donné lieu à de grandes manifestations.
Le 4, le Parlement entérine la démission du chef de l'État et une élection présidentielle anticipée est fixée au 16 mars.
Le 9, le gouvernement lève la mesure d'interdit qui pesait depuis décembre 1994 sur le parti Dachnak (nationaliste radical), principal parti d'opposition.