3 août-9 septembre 1999
Venezuela. Réorganisation des institutions par l'Assemblée constituante
Le 3, l'Assemblée constituante élue en juillet, massivement dominée par les partisans du président Hugo Chávez, tient sa réunion inaugurale. En dépit de l'arrêt de la Cour suprême, rendu en avril, qui jugeait que l'Assemblée élue ne pourrait dissoudre les pouvoirs constitués et devrait se cantonner à la rédaction de la nouvelle Loi fondamentale, le président de l'Assemblée constituante, Luis Miquilena, promet qu'elle aura « un caractère [...] souverain ».
Le 12, l'Assemblée constituante s'arroge par décret le droit de « réorganiser » les pouvoirs de l'État, législatif et judiciaire notamment.
Le 24, la présidente de la Cour suprême, Cecilia Sosa, présente sa démission, marquant ainsi son refus de cautionner les nouveaux pouvoirs de la Constituante. Celle-ci a créé une commission chargée de « réorganiser » la justice en enquêtant notamment sur les nombreuses affaires de corruption concernant des magistrats.
Le 25, par décret, l'Assemblée constituante prive le Parlement, dominé par l'opposition, de certaines de ses prérogatives. Luis Miquilena annonce la création d'une commission d'enquête sur les affaires de corruption impliquant des parlementaires. L'opposition dénonce le « coup d'État » du pouvoir présidentiel.
Le 27, des affrontements opposent, devant le Capitole, le siège du Parlement à Caracas, partisans et adversaires du président Chávez, tandis que la police interdit l'accès du Capitole aux parlementaires de l'opposition.
Le 30, les législateurs refusant d'exercer les pouvoirs qui leur restent, l'Assemblée constituante décide d'« assumer les fonctions » du Parlement.
Le 9 septembre, l'Assemblée constituante et le Parlement concluent un accord mettant un terme à leurs différends. Ils conviennent que les parlementaires pourront de nouveau se réunir, mais qu'ils devront se limiter à la discussion du budget et des lois « techniques ». En contrepartie, les pouvoirs législatif et judiciaire demeureront « en état d'urgence », selon la volonté de l'Assemblée constituante. Enfin, la nouvelle Constitution devra être approuvée par référendum avant la fin de l'année et des élections législatives devront être convoquées au plus tard en janvier 2000.