Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

3 novembre-18 décembre 2021

Royaume-Uni. Affaiblissement du Premier ministre Boris Johnson visé par plusieurs scandales

Le 3, les députés conservateurs adoptent, à la demande expresse du Premier ministre Boris Johnson, un amendement qui reporte l’application de la suspension de trois mois infligée par la commission d’éthique de la Chambre des communes au député conservateur et ancien ministre Owen Paterson, pour avoir défendu les intérêts de deux entreprises auprès du gouvernement en échange d’un montant total de quelque 500 000 livres. Cet amendement impose également une réforme de la commission d’éthique.

Le 4, devant le tollé provoqué par ce vote, l’exécutif propose la tenue d’un nouveau scrutin sur la suspension d’Owen Paterson et renonce à demander la réforme de la commission d’éthique. Owen Paterson annonce sa démission. Ce scandale s’ajoute aux révélations de la presse, depuis plusieurs semaines, relatives aux lucratives activités de lobbying de nombreux députés conservateurs, à l’octroi du titre de lord à plusieurs donateurs du Parti conservateur, ainsi qu’aux vacances du Premier ministre et à la rénovation à grands frais de son appartement de fonction offertes par d’autres donateurs.

Le 30, le Daily Mirror révèle qu’une fête réunissant « quarante à cinquante personnes » a été organisée en décembre 2020 au 10 Downing Street, résidence du Premier ministre, alors que les restrictions sanitaires interdisaient les rassemblements en intérieur avec des personnes extérieures au foyer. Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer accusera Boris Johnson de « prendre les Britanniques pour des imbéciles ».

Le 9 décembre, la commission électorale, en charge de la vérification des comptes des partis, condamne le Parti conservateur à une amende de près de 18 000 livres (21 000 euros) pour ne pas avoir déclaré le montant total du don perçu pour financer la rénovation de la résidence de Downing Street. La multiplication de ces scandales pousse certains responsables conservateurs à évoquer le départ de Boris Johnson.

Le 14, quatre-vingt-dix-neuf députés conservateurs votent contre le plan destiné à endiguer la propagation du variant Omicron, défendu par le Premier ministre. Celui-ci est toutefois adopté grâce aux voix travaillistes. Il s’agit de la plus large rébellion des élus conservateurs depuis l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson.

Le 16, le Parti conservateur perd, au profit du Parti libéral-démocrate, l’élection partielle destinée à pourvoir le siège laissé vacant par la démission d’Owen Paterson, dans une circonscription des Midlands considérée comme un fief conservateur.

Le 18, l’annonce de la démission du ministre chargé du Brexit, David Frost, en désaccord avec la politique fiscale et sanitaire du gouvernement, affaiblit encore Boris Johnson.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents