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3 septembre-3 octobre 1995

France. Poursuite des attentats et mort du principal suspect

Le 3, un attentat à l'explosif sur le marché du boulevard Richard-Lenoir, dans le XIe arrondissement de Paris, ne fait que des blessés légers, la bombe ayant mal fonctionné. Il s'agit du troisième attentat dans la capitale depuis juillet.

Le 4, une bombe, découverte dans une sanisette, place Charles-Vallin, dans le XVe arrondissement de Paris, est désamorcée. Ces attentats manqués surviennent la veille de l'ouverture à Bruxelles du procès de treize membres présumés du Groupe islamique armé (G.I.A.), parmi lesquels Ahmed Zaoui, considéré comme l'un des chefs du G.I.A. en Europe.

Le 5, invité du journal télévisé de France 2, le président Chirac constate que « l'extraordinaire dérive médiatique, sans équivalent dans aucun pays du monde, qui a caractérisé ces attentats a, sans aucun doute, dépassé tous les espoirs que les terroristes pouvaient mettre dans leur entreprise de déstabilisation de la société française ».

Le 7, l'explosion d'une voiture piégée devant une école juive de Villeurbanne (Rhône) fait quatorze blessés. Le Premier ministre Alain Juppé décide de réactiver le plan Vigipirate, mis en place au moment de la guerre du Golfe, en 1991. Celui-ci, qui entre en vigueur le lendemain, prévoit l'éventuelle participation de l'armée au renforcement des mesures de sécurité et de surveillance, notamment des lieux ouverts au public.

Le 9, la police révèle l'identité d'un suspect dont les empreintes digitales ont été retrouvées sur la bombe découverte en août sur la ligne du T.G.V. Paris-Lyon. Il s'agit de Khaled Kelkal, un jeune délinquant algérien habitant Vaulx-en-Velin (Rhône), qui est en fuite. Plusieurs coups de filet seront effectués au cours du mois dans les milieux islamistes, notamment dans la région lyonnaise et dans la région parisienne.

Le 10, lors de l'émission « Sept sur sept », sur T.F.1, le président Chirac reconnaît la difficulté de déterminer « l'origine précise » des attentats et « le message » que ceux-ci véhiculent.

Le 13, l'ex-Front islamique du salut condamne les attentats commis en France depuis juillet.

Le 27, la police découvre le campement où se cachait Khaled Kelkal dans les monts du Lyonnais, près du col de Malval. Sont interpellés son compagnon de fuite, Karim Koussa – qui est grièvement blessé au cours d'un échange de coups de feu – ainsi que deux complices, tous originaires de Vaulx-en-Velin.

Le 29, Khaled Kelkal est tué à Vaugneray (Rhône), lors d'une fusillade avec les gendarmes, qui affirment avoir agi en état de légitime défense.

Le 30, le ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré déclare avoir la « conviction » que le groupe Kelkal était impliqué dans la plupart des actions terroristes de l'été, dont l'assassinat de l'imam Abdelbaki Sahraoui et l'attentat à la bombe commis à Paris à la station de R.E.R. Saint-Michel, en juillet. Ses propos suscitent l'embarras des milieux proches de l'enquête.

Le 2 octobre, le journal suisse Le Nouveau Quotidien affirme que le reportage filmé de la mort de Khaled Kelkal diffusé par la chaîne M6 a été tronqué. La voix d'un gendarme criant « Finis-le ! Finis-le ! » au moment où Khaled Kelkal, blessé et à terre, continue à tirer, aurait été coupée au montage. M6 reconnaît avoir supprimé cette partie du reportage, mais « en toute indépendance », en raison de l'ambiguïté de la situation. Le directeur général de la gendarmerie nationale demande l'ouverture d'une enquête administrative sur les circonstances de la mort de Khaled Kelkal.

Toutefois, le Premier ministre reprend, le 3, devant l'Assemblée nationale, la thèse de la légitime défense.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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