30-31 août 1995
France. Escalade de la violence dans les milieux nationalistes corses
Le 30, Pierre Albertini, l'un des dirigeants du Mouvement pour l'autodétermination (M.P.A.), l'une des deux principales organisations nationalistes corses, est tué à Bastia au cours d'une fusillade. Pierre Albertini était le chef présumé de l'ex-F.L.N.C.-Canal habituel, dont le M.P.A. est proche. C'est la première fois qu'un dirigeant nationaliste est victime de la guerre des clans. Devant les parlementaires de l'île, le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, dénonce « la dérive de l'État de droit » en Corse.
Le 31, probablement en guise de représailles, Noël Sargentini, un militant de A Cuncolta Naziunalista, le mouvement rival du M.P.A., proche de l'ex-F.L.N.C.-Canal historique, est assassiné à son tour près de Corte. Il est le dixième militant nationaliste tué dans l'île depuis le début de l'année. Ces crimes font suite à des campagnes de dénigrement menées par les deux mouvements qui s'accusent réciproquement d'entretenir des liens avec le milieu. Ils interviennent peu de temps après la célébration du vingtième anniversaire du drame d'Aléria, le 22 août 1975, acte fondateur du nationalisme moderne dans l'île.