30-31 octobre 1995
Canada. Rejet par les Québécois, à une faible majorité, de la souveraineté de leur province
Le 30, consultés par référendum, les Québécois rejettent, par 50,56 p. 100 des voix, la proposition de leur Premier ministre Jacques Parizeau de faire de leur province un État « souverain », dans le cadre d'un partenariat économique et politique avec le Canada. Le taux de participation s'élève à 93 p. 100. En mai 1980, déjà, 59,50 p. 100 des électeurs avaient repoussé une proposition similaire faite par le Premier ministre de l'époque, René Lévesque. Tandis que Jacques Parizeau stigmatise « l'argent et le vote ethnique », responsables, selon lui, de la victoire du « non », Lucien Bouchard, chef du Bloc québécois et leader de l'opposition parlementaire à l'échelon fédéral, désireux de se comporter en démocrate, s'incline avec « dignité » devant « la volonté exprimée ». De son côté, le Premier ministre fédéral, Jean Chrétien, déclare, devant les risques de crise que recèle la courte victoire du « non », qu'il convient d'« envisager des solutions innovatrices » dans la définition des relations entre Ottawa et Montréal.
Le 31, Jacques Parizeau, dont les propos de la veille sont unanimement critiqués, annonce son intention de démissionner à la fin de la session parlementaire, en décembre, de ses fonctions de Premier ministre et de chef du Parti québécois.