30 mai 2002
Algérie. Des élections législatives marquées par une forte abstention
Les élections législatives sont marquées par un taux d'abstention sans précédent dans l'histoire du pays, 54 p. 100, ce qui constitue un revers pour le président Abdelaziz Bouteflika. Les deux partis kabyles estiment les chiffres de participation encore très surestimés. Ces formations – le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed et le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saadi –, principales forces d'opposition, avaient appelé au boycottage du scrutin à la suite de la crise qui agite la Kabylie depuis avril 2001. Ex-parti unique, le Front de libération nationale, rénové par le Premier ministre Ali Benflis, remporte la majorité absolue au Parlement: avec 35,3 p. 100 des suffrages, il obtient 199 sièges sur 389, contre 64 dans l'Assemblée sortante, élue en juin 1997 dans un climat de fraude généralisée. Victime d'une chute de sa popularité, le Rassemblement national démocratique d'Ahmed Ouyahia, membre de la coalition gouvernementale, n'obtient que 8,2 p. 100 des voix et 47 élus (— 108). Le Mouvement de la société pour la paix (islamiste), de Mahfoud Nahnah, également au pouvoir, n'en conserve que 38 (— 31), avec 7 p. 100 des suffrages. Ce dernier est précédé par un autre parti islamiste d'opposition, le Mouvement de la réforme nationale, d'Abdallah Djaballah, qui remporte 9,5 p. 100 des suffrages et 43 sièges. Le Parti des travailleurs, de Louiza Hanoune, passe de 2 à 21 députés, avec 3,3 p. 100 des suffrages.