Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

30 septembre-15 octobre 2022

Burkina Faso. Coup d’État militaire

Le 30, au terme d’une série de mutineries dans diverses garnisons du pays, le capitaine Ibrahim Traoré annonce l’éviction du pouvoir du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un précédent coup d’État en janvier. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), nom de la junte au pouvoir depuis janvier, annonce la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement, l’instauration d’un couvre-feu et la fermeture des frontières, ainsi que la convocation prochaine des « forces vives de la nation » pour adopter « une nouvelle charte de la transition » et désigner un nouveau président « civil ou militaire ». La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) condamne ce nouveau putsch, alors qu’un compromis avait été trouvé avec la précédente junte en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel en 2024. Le capitaine Traoré déclare que le lieutenant-colonel Damiba avait rejeté les propositions de « réorganisation » de l’armée en vue de renforcer son efficacité face à la menace croissante des groupes djihadistes dans un pays où 40 % du territoire échappent au contrôle de l’État. Au cours des jours précédents, des manifestations à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso avaient réclamé le départ de la junte et des troupes françaises, et le rapprochement avec la Russie.

Les 14 et 15 octobre se tiennent des « assises nationales » qui désignent Ibrahim Traoré au poste de président de la République de transition jusqu’à l’organisation d’élections en juillet 2024.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 6 avril 2022 Burkina Faso. Condamnation de l’ancien président Blaise Compaoré

    Le tribunal militaire d’Ouagadougou condamne par contumace l’ancien président Blaise Compaoré à la prison à vie pour « complicité d’assassinat » et « atteinte à la sûreté de l’État », pour avoir commandité l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara et de douze autres personnes, dont cinq membres...

  • 1er-2 mars 2022 Burkina Faso. Adoption d’une « charte de la transition »

    Le 1er, des assises nationales rassemblant les « forces vives » du pays adoptent une « charte constitutionnelle de la transition ». Le texte fixe la durée de celle-ci « à trente-six mois à compter de la date de l’investiture du président de la transition » et précise que ce dernier « n’est pas éligible...

  • 22-28 janvier 2022 Burkina Faso. Coup d’État militaire

    Le 22, des centaines de personnes manifestent à Ouagadougou et dans d’autres villes pour dénoncer l’« incapacité » du président Roch Marc Christian Kaboré à endiguer les violences djihadistes qui ont fait plus de deux mille morts dans le pays depuis 2015.

    Le 23, des mutineries éclatent...

  • 14-27 novembre 2021 Burkina Faso - France. Attaque meurtrière d’un poste de gendarmerie et tentative de blocage d’un convoi militaire français

    Le 14, l’attaque du poste de gendarmerie d’Inata, dans le nord du pays, par des combattants d’Ansarul Islam, groupe salafiste proche du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaida, fait au moins cinquante-sept morts. Il s’agit de l’opération la plus meurtrière dirigée contre...

  • 5 juin-3 juillet 2021 Burkina Faso. Attaque meurtrière d’un village

    Le 5, à Solhan, village de la région du Sahel proche des frontières du Mali et du Niger, l’attaque d’un poste de « volontaires pour la défense de la patrie » formés par l’armée, puis d’une mine d’or par un groupe djihadiste armé fait entre cent trente-deux et cent soixante morts selon les sources. Il...

  • 22 novembre 2020 Burkina Faso. Élections générales

    Le président Roch Marc Christian Kaboré, candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), est réélu dès le premier tour avec 57,9 p. 100 des suffrages. Il était notamment opposé à Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – la formation de l’ancien président Blaise...

  • 24 décembre 2019 Burkina Faso. Attaque djihadiste à Arbinda

    Une attaque djihadiste contre la bourgade d’Arbinda, dans le nord du pays, cause la mort d’au moins trente-cinq civils – presque uniquement des femmes –, sept soldats et quatre-vingts « terroristes ». En avril, une précédente attaque avait fait une trentaine de morts à Arbinda. Elle avait été suivie...

  • 6 novembre 2019 Burkina Faso. Attaque meurtrière d’un convoi minier

    L’attaque d’un convoi d’autobus qui transportait des personnels de la mine d’or de Boungou, dans l’est du pays, cause la mort de trente-sept personnes. C’est l’opération la plus meurtrière depuis le début des violences djihadistes en 2015, qui ont fait près de sept cents morts et causé le déplacement...

  • 2 septembre 2019 Burkina Faso. Procès de la tentative de putsch de 2015

    Le tribunal militaire de Ouagadougou condamne les principaux instigateurs de la tentative de putsch de septembre 2015, les généraux du Régiment de sécurité présidentiel Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, respectivement à vingt et dix ans de prison, le premier pour attentat à la sûreté de l’État et...

  • 19 août 2019 Burkina Faso. Attaque meurtrière contre des militaires

    Une centaine d’hommes appartenant selon l’état-major à « plusieurs groupes armés terroristes » attaquent la caserne de Koutougou, dans le nord du pays, tuant au moins vingt-quatre militaires. L’opération non revendiquée est attribuée aux groupes djihadistes agissant dans la zone sahélienne qui est également...