31 août 2019
Inde. Exclusion de nombreux musulmans des registres d’état civil de l’Assam
La Cour suprême publie la nouvelle liste des citoyens de l’État d’Assam, dans le nord-est du pays, à l’issue d’une vaste opération de recensement. Programmée de longue date, celle-ci a été supervisée par le Bharatiya Janata Party au pouvoir dans l’Assam depuis 2016. Environ un million neuf cent mille personnes en majorité musulmanes, qui ne figurent plus sur les registres d’état civil, sont vouées à perdre leur citoyenneté indienne et à devenir des étrangers illégaux – de fait apatrides. Une première liste publiée en juillet 2018 excluait quatre millions de personnes. Celles-ci avaient jusqu’à la fin de l’année pour apporter la preuve de leur installation en Assam avant le 24 mars 1971. À cette date, qui marque l’indépendance du Bangladesh voisin, des millions d’habitants du Bengale oriental s’étaient réfugiés en Inde pour échapper aux massacres qui avaient accompagné la guerre de libération de cette province du Pakistan. Aucun accord d’extradition ne lie l’Inde et le Pakistan, et les centres de détention pour étrangers illégaux ne peuvent abriter un tel nombre de personnes.