4-10 mai 1991
U.R.S.S.. Intervention de l'armée en Arménie
Le 4, Mikhaïl Gorbatchev reçoit séparément au Kremlin Ayaz Moutalibov, président de la république d'Azerbaïdjan, et Levon Ter-Petrossian, président du Parlement arménien. Ces entretiens font suite à l'assaut donné, le 30 avril, par l'armée soviétique, aux villages arméniens de Getachen et de Martounachen, isolés en terre azérie. Officiellement destinées à désarmer les combattants des milices armées pour mettre un terme aux affrontements interethniques, ces interventions ont fait plus de trente morts parmi les Arméniens.
Le 6, un nouvel assaut des parachutistes soviétiques contre le village arménien de Voskepar, situé sur la frontière avec l'Azerbaïdjan, fait plus de dix morts. Tandis que Levon Ter-Petrossian estime que l'U.R.S.S. a « virtuellement déclaré la guerre à l'Arménie » et que le Parlement d'Erevan lance un appel à l'aide à l'O.N.U., Mikhaïl Gorbatchev justifie l'intervention de l'armée par le risque de guerre civile que fait courir à la région l'existence de milices armées. Il s'exprime lors d'une conférence de presse, réunie à l'issue d'une courte visite de François Mitterrand. Malgré les affrontements sanglants en Arménie, le président français apporte un soutien sans réserve au numéro un soviétique.
Jusqu'au 10, l'armée soviétique poursuit son action en attaquant de nouveaux villages frontaliers arméniens, faisant de nouvelles victimes, provoquant ainsi l'indignation de la diaspora arménienne.