4-11 septembre 1984
Chili. Mort d'un prêtre français pendant la dixième « protesta »
Les 4 et 5, les trois principaux groupements politiques d'opposition (Alliance démocratique, Bloc socialiste et Mouvement démocratique populaire) et le Commandement national des travailleurs appellent à deux nouvelles journées de protestation nationale. Cet appel, le dixième depuis mai 1983, n'est pas massivement suivi, mais les forces de l'ordre font preuve d'une grande brutalité dans la répression. Le bilan officiel est de neuf morts, plusieurs dizaines de blessés et quelque cinq cents arrestations. La mort du prêtre français André Jarlan, tué dans sa paroisse de La Victoria, un quartier populaire de Santiago, la capitale, suscite une très vive émotion.
Le 6, le général Pinochet affirme que les organisateurs de la dixième protesta seront jugés, car ils ont incité « à l'insubordination et à la rébellion ». Des poursuites judiciaires sont engagées les jours suivants contre dix dirigeants politiques et syndicaux, dont Gabriel Valdès, président du Parti démocrate-chrétien.
Le 7, les obsèques du père Jarlan, célébrées à la cathédrale de Santiago, rassemblent quinze mille personnes qui manifestent leur hostilité au régime du général Pinochet.
Le 11, à l'occasion du onzième anniversaire du coup d'État militaire de 1973, le général Pinochet confirme qu'il ne fera aucune ouverture vers l'opposition et qu'il se maintiendra au pouvoir jusqu'au terme prévu par la nouvelle Constitution approuvée par les Chiliens le 11 septembre 1980 : « Ni le désordre organisé, ni l'inquiétude de certains face aux difficultés économiques ne nous feront changer d'objectif », affirme-t-il.