4-14 mars 1991
Koweït. Difficultés de l'après-guerre
Le 4, cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah, prince héritier et Premier ministre, exilé en Arabie Saoudite depuis le début de l'invasion irakienne le 2 août 1990, regagne l'émirat où la plupart des ambassades occidentales ont rouvert le 28 février, date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu provisoire. Saccagé, pillé et désorganisé, le pays ne dispose plus ni d'eau, ni d'électricité, ni de télécommunications. Incendiés par les Irakiens, la plupart des puits de pétrole brûlent toujours en dégageant un épais nuage polluant. Tandis que les présumés « collaborateurs » des occupants irakiens, notamment des Palestiniens, font l'objet de représailles, des voix s'élèvent pour critiquer l'inaction et l'incompétence du gouvernement, réclamer l'instauration de la démocratie et dénoncer de prétendus complots destinés à éliminer toute opposition au pouvoir absolu de la famille régnante des al-Sabah.
Le 7, cheikh Saad promet de prochaines élections générales et le rétablissement de la Constitution de 1962 suspendue en 1986. Le même jour, les premiers prisonniers koweïtiens sont relâchés par l'Irak. Environ mille deux cents sont libérés, alors que le Koweït affirme que l'Irak en détient trente mille.
Le 14, l'émir Jaber al-Ahmed al-Sabah rentre discrètement à Koweït-Ville, seize jours après la libération de son pays.