4-14 septembre 1983
France. La gauche en difficulté pour le « troisième tour » des élections municipales de mars
Le 4, les électeurs de Dreux sont rappelés aux urnes après l'annulation du scrutin municipal de mars pour des irrégularités dans le comptage des bulletins. La liste de l'opposition conduite par Jean Hieaux (R.P.R.) arrive en tête. Le Front national (extrême droite) conduit par Jean-Pierre Stirbois, qui a mené une campagne xénophobe centrée sur le thème de l'immigration, réussit une poussée spectaculaire et obtient près de 17 p. 100 des suffrages exprimés. L'alliance conclue pour le second tour entre le R.P.R. et le Front national est l'occasion d'un débat qui prend une dimension nationale. Tandis qu'une large partie de la droite défend cet accord, en insistant sur son caractère local et ponctuel, quelques personnalités de l'opposition, comme Simone Veil, le récusent vivement. La gauche quant à elle tente de mobiliser son électorat en mettant l'accent – comme le fera, le 8, Pierre Mauroy – sur l'« alliance déshonorante » entre la droite républicaine et l'extrême droite. Mais le 11, au second tour, malgré une remontée de la gauche, la liste d'opposition l'emporte nettement.
Le 14, le Conseil d'État, confirmant des décisions prises en juin par les tribunaux administratifs, annule les élections municipales dans trois communes de la région parisienne (Antony, Aulnay-sous-Bois et Villeneuve-Saint-Georges) et inverse les résultats de La Queue-en-Brie (Val-de-Marne). Déjà, le 2, l'annulation de l'élection de Sarcelles (Val-d'Oise) avait été confirmée. Le Parti communiste, qui dirigeait ces cinq communes, s'élève contre ce qu'il qualifie d'« intolérable défi de la droite ».