4-16 août 2011
Royaume-Uni. Violentes émeutes dans les faubourgs de Londres
Le 4, dans le quartier multiethnique de Tottenham, dans le nord de Londres, l'un des plus pauvres de la capitale, des policiers tuent un suspect dans le cadre d'une opération de lutte contre les gangs.
Le 6, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant le commissariat de Tottenham dégénère en affrontements violents. Des immeubles sont incendiés, des magasins pillés, des voitures brûlées. Ces actes sont parfois coordonnés par l'intermédiaire des réseaux sociaux.
Les 7 et 8, les émeutes s'étendent à d'autres quartiers périphériques du Grand Londres, ainsi qu'à Liverpool, Birmingham et Bristol. Peu équipées et mal entraînées, les forces de police sont débordées.
Le 8, un jeune, victime d'un règlement de comptes, et un retraité, qui défendait ses biens, sont mortellement blessés à Londres.
Le 9, le Premier ministre David Cameron rentre précipitamment de vacances. Un calme précaire revient dans la capitale, mais les troubles se poursuivent en province jusqu'au lendemain, notamment à Birmingham où trois jeunes d'origine pakistanaise sont tués en tentant de se défendre face aux émeutiers.
Le 11, David Cameron s'exprime devant le Parlement réuni en session extraordinaire. Soutenu par l'opposition travailliste, il nie tout lien de cause à effet entre les émeutes et les coupes budgétaires décidées par son gouvernement, lesquelles touchent notamment les programmes sociaux. « Il ne s'agit pas de politique, ni de manifestation, mais de vol », affirme-t-il.
Le 16, le tribunal de Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, condamne deux jeunes internautes à quatre ans de prison pour avoir créé une page sur Facebook appelant à participer aux violences. La rapidité et la sévérité des jugements rendus contre les émeutiers – dont beaucoup ont été arrêtés à la suite d'actes de délation organisés par la police – suscitent de nombreuses réserves.