4-17 août 1993
Tchad. Échec de la politique de réconciliation nationale
Le 4, un commando massacre quelque cent trente personnes – selon Médecins du monde – à Chokoyam, dans la région de Ouaddaï limitrophe du Soudan, dans le nord-est du pays. Cette action meurtrière s'ajoute aux affrontements réguliers entre factions rivales qui témoignent de l'échec de la Conférence nationale qui s'est tenue de janvier à avril, et de la politique de réconciliation qui devait s'ensuivre.
Le 8, à N'Djamena, les forces de l'ordre ouvrent le feu sur des manifestants originaires du Ouaddaï qui protestaient contre le massacre du 4. Le bilan – toujours selon Médecins du monde – s'élève au moins à soixante-dix morts.
Le 15, le gouvernement et le chef rebelle Abbas Koti signent un accord de paix à Tripoli. Ancien chef d'état-major et ancien ministre, Abbas Koti avait soutenu Idriss Déby lors de sa prise de pouvoir, en décembre 1990, avant d'être accusé de complot, et de quitter le pays en juin 1992. Il rentre à N'Djamena le 17. Certaines sources attribuaient à ses partisans le massacre du début du mois, dans le Ouaddaï.
Le 17, le Premier ministre Fidel Moungar nommé par la Conférence nationale, et qui partage le pouvoir avec le président Déby, déclare que la transition démocratique « n'a pas commencé », et exclut tout accord politique avec Abbas Koti.