4-17 novembre 1988
France. Victoire du « oui » au référendum sur la Nouvelle-Calédonie et abstention record
Le 4, alors que la campagne pour le référendum sur la Nouvelle-Calédonie s'achève sans être parvenue à éveiller l'intérêt de l'électorat, François Mitterrand intervient à la télévision pour demander un « geste de fraternité », affirmant que la victoire du « oui » sera « celle de la France tout entière ».
Le 6, 63,10 p. 100 des électeurs s'abstiennent. Ce taux, qui constitue un record, entache la victoire des « oui » (79,99 p. 100, soit 26,01 p. 100 des inscrits), de même que le vote négatif de Nouméa et de cinq autres communes du sud de la Grande-Terre, qui désavouent ainsi Jacques Lafleur, malgré une victoire globale de « oui » (57,02 p. 100) dans le territoire. Le Premier ministre souligne l'importance d'assurer désormais l'impartialité de l'État dans l'application de la loi référendaire.
Le 17, en application de la loi référendaire, cinquante et un militants indépendantistes canaques emprisonnés, dont vingt-six impliqués dans les événements du printemps à Ouvéa, sont libérés. Cette mesure provoque des réactions d'indignation de l'extrême droite, les critiques de Jacques Chirac, qui la trouve « très contestable », et l'incompréhension des familles des quatre gendarmes tués le 22 avril à Fayaoué.