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4-18 mai 1988

France - Iran. Libération des otages français du Liban et amélioration des relations franco-iraniennes

Le 4, les trois otages français retenus au Liban, les diplomates Marcel Carton et Marcel Fontaine, enlevés le 22 mars 1985, et le journaliste Jean-Paul Kauffmann, enlevé en compagnie du chercheur Michel Seurat, décédé depuis lors, le 22 mai 1985, sont libérés à Beyrouth-Ouest. Remis à l'émissaire du gouvernement français Jean-Charles Marchiani, envoyé au Liban par Charles Pasqua, ils gagnent directement sous le contrôle d'officiers syriens l'aéroport de la capitale libanaise. Les raisons pour lesquelles les extrémistes chiites libanais qui les détenaient ont accepté de les relâcher quatre jours avant le second tour de l'élection présidentielle seraient sans doute liées à la perte d'influence de l'Iran due à ses revers militaires dans le Golfe, ainsi qu'à la crainte des intégristes pro-iraniens d'une prochaine entrée de l'armée syrienne dans la banlieue sud de Beyrouth, où sont retenus les otages occidentaux.

Le 5, Jacques Chirac, accompagné de Danielle Mitterrand, Jean-Bernard Raimond et François Léotard, accueille les trois otages sur l'aéroport militaire de Villacoublay. Le Premier ministre remercie le gouvernement iranien, le président syrien Hafez el Assad, les autorités militaires libanaises et Jean-Charles Marchiani pour leur collaboration. Il déclare que « le rétablissement de relations normales entre la France et l'Iran » – rompues en juillet 1987 en raison de l'affaire Gordji – « peut être envisagé ». Il évoque enfin, pour les écarter, les « interrogations » et les « doutes » que pourrait faire naître la libération des otages. D'autre part, Jean-Bernard Raimond reçoit le même jour, au Quai d'Orsay, les ambassadeurs des États-Unis, de Grande-Bretagne, de R.F.A. et d'Italie afin d'apaiser les inquiétudes des alliés occidentaux de la France, tandis que Charles Pasqua affirme que rien de contraire aux intérêts et à l'honneur de la France n'a été abandonné aux ravisseurs.

Le 18, après sa réélection à la présidence de la République, François Mitterrand déclare en Conseil des ministres que « la parole de la France » relative à la reprise des relations avec l'Iran « sera tenue ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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