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4-18 mars 1985

Iran - Irak. « Guerre des villes » et importante offensive iranienne dans le sud du front

À partir du 4, la trêve des attaques d'objectifs civils conclue en juin 1984 par Téhéran et Bagdad sous l'égide des Nations unies est rompue : l'artillerie iranienne pilonne le port irakien de Bassorah et l'armée irakienne réplique par des tirs de missiles sol-sol, en particulier sur Dezfoul, dans le nord du Khouzistan. Puis les bombardements s'intensifient : des raids de l'aviation irakienne atteignent une douzaine de villes iraniennes, dont Ispahan et Téhéran, tandis que, pour la première fois depuis le début du conflit, l'armée iranienne utilise des missiles sol-sol contre des objectifs irakiens et en particulier contre Bagdad elle-même. Les bombardements se poursuivent jusqu'à la fin du mois.

Du 12 au 18, l'armée iranienne lance une très violente offensive en territoire irakien dans les marais de Howeizah, dans le secteur sud du front. Elle réussit apparemment à prendre le contrôle de l'ensemble de cette zone marécageuse jusqu'à la rive orientale du Tigre et parvient même à couper pendant quelques heures l'axe routier Bagdad-Bassorah, d'une importance stratégique essentielle pour l'Irak. Mais cette percée iranienne, la plus importante depuis le début de la guerre, est repoussée par l'armée irakienne qui réussit à anéantir toutes les forces iraniennes qui avaient pris pied sur la rive ouest du Tigre. La bataille des marais de Howeizah est particulièrement meurtrière, puisqu'on estime à trente mille le nombre des soldats qui auraient été victimes des combats. L'Iran accuse l'Irak d'avoir à nouveau utilisé des armes chimiques et menace de faire de même à titre de représailles.

Le 15, le Conseil de sécurité de l'O.N.U., à l'unanimité, demande à l'Iran et à l'Irak de cesser les hostilités.

Le 17, Bagdad invite les compagnies aériennes à ne plus survoler l'Iran à partir du 19, en raison des risques que les bombardements feraient courir aux avions civils.

Dans les jours qui suivent les liaisons aériennes régulières avec Téhéran sont interrompues.

Le 18, le président égyptien Moubarak et le roi Hussein de Jordanie se rendent à Bagdad pour apporter leur « soutien total » au président irakien Saddam Hussein dans le conflit qui oppose son pays à l'Iran. Cette visite est la première d'un chef d'État égyptien en Irak depuis la rupture de 1977 entre Bagdad et Le Caire, due à l'ouverture des négociations égypto-israéliennes qui ont abouti aux accords de Camp David. Le président Moubarak vient aussi chercher à Bagdad un soutien à son initiative de paix dans le conflit israélo-arabe, accueillie fraîchement à Washington, où il s'est rendu du 9 au 13.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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