4-18 mars 1990
U.R.S.S.. Victoire électorale des réformateurs et instauration d'un régime présidentiel
Le 4, cent trente millions d'électeurs sont appelés à renouveler les instances locales des trois républiques slaves de Biélorussie, d'Ukraine et de Russie. La discrétion de la campagne électorale et la mauvaise situation économique expliquent sans doute la baisse de la participation (64 p. 100 à Moscou, contre 85 p. 100 aux élections générales de 1989). Les réformateurs radicaux – qui reprochent à Mikhaïl Gorbatchev d'être trop timide dans ses réformes – et les nationalistes remportent de nouveaux succès au premier comme au second tour, le 18 : Boris Eltsine est ainsi élu avec 84,4 p. 100 des voix à Sverdlovsk, où il renouvelle son score moscovite de l'an passé.
Le 12, le Congrès des députés du peuple soviétique se réunit à Moscou pour examiner une série d'amendements à la Constitution, rendus publics deux semaines plus tôt, visant à instaurer un régime présidentiel, la propriété privée et le pluralisme politique. Manœuvrant avec grande habileté entre les conservateurs nostalgiques du rôle du parti et les radicaux qui redoutent une trop grande concentration de pouvoirs dans les mains d'un seul homme, Mikhaïl Gorbatchev réussit à faire adopter, le lendemain, cette réforme constitutionnelle qui modifie très profondément le régime.
Le 15, Mikhaïl Gorbatchev est proclamé président de l'Union soviétique. Le scrutin, qui s'est déroulé la veille, lui a permis de recueillir les suffrages de 1 329 des 1 878 députés ayant pris part au vote (sur 2 250) contre 495 et 54 bulletins nuls, résultat moins favorable que celui qui l'avait porté, un an auparavant, à la tête du Parlement. Dans son discours de remerciement, le nouveau président annonce une « radicalisation » des réformes.