4-19 août 1987
Sri Lanka. Difficile application de l'accord de paix avec les Tamouls
Le 4, Velupillai Prabhakaran, chef des rebelles séparatistes tamouls, les Tigres, prononce un discours devant près de cent mille personnes à Jaffna, capitale de la région tamoule, dans le nord de l'île. À propos de l'accord de paix signé le 29 juillet, à Colombo, par le président Junius Jayewardene et Rajiv Gandhi, il affirme : « Nous ne l'acceptons pas ! », mais ajoute : « Nous déposerons les armes parce que nous n'avons pas le choix. » Et en effet, les jours suivants, les rebelles commencent à remettre leurs armes aux forces indiennes stationnées, en application du traité de Colombo, dans le nord de l'île. Parallèlement, les autorités sri-lankaises libèrent trois mille huit cents rebelles tamouls, et leur accordent l'amnistie.
Le 18, l'explosion de deux grenades dans une salle du Parlement de Colombo fait un mort (un député) et une quinzaine de blessés, dont six ministres. L'attentat, qui visait le chef de l'État mais ne l'a pas atteint, semble marquer un durcissement de l'opposition cinghalaise à l'égard de l'application de l'accord de paix.
Le 19, cette opposition s'exprime légalement par la voix du Premier ministre, Ranasinghe Premadasa, et de huit de ses ministres, qui remettent au président Jayewardene un document faisant état de leur refus de l'accord de Colombo.